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Suite à l'épidémie de tuberculose et à l’abus de sorcelleries au cours de cette triste période, les Pénitents, une milice sans pitié qui se veut la main armée de Dieu, parcourent toujours les rues. La Reine a-t-elle perdu la tête ou le contrôle ?

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"Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas."
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MessageSujet: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyDim 18 Sep - 19:42


I. NOM ET PRENOM.


• NOM : de Rochefort
• PRÉNOM : Léandre
• NATIONALITÉ : Française
• ÂGE : 28 ans
• SEXE : Masculin
• ÉTAT CIVIL : Libertin
• MÉTIER : Ancien lieutenant de cavalerie
• SITUATION FINANCIÈRE : Aisée
• OCCUPATIONS/PASSIONS : La séduction, l'équitation, l'escrime, l'écriture
• GROUPE : Littérature
• HISTOIRE D'ORIGINE : Vicomte de Valmont, in Les Liaisons dangereuses / Choderlos de Laclos.


II. LES DESCRIPTIONS.


CARACTÈRE


Séducteur • Mystérieux • Manipulateur  • Passionné • Subversif • Libre • Vulnérable



VALERE, VALET DE MAÎTRE LEANDRE A DORINE, CAMÉRISTE DE MADEMOISELLE HYACINTHE.

Dorine, ma Dorine, vous connaissez les sentiments que j'éprouve à votre endroit. Ou bien les ignorez-vous depuis que vous êtes tombée sous le joug de mon maître ? Je vous prie, ne vous laissez pas abuser par son apparence. Je n'ose vous parler en face de ce dont je brûle de vous alarmer. Mes écrits auront, je l'espère, la force de vous raisonner.

Léandre de Rochefort est un noble des plus élégants. Il possède une franchise qui tait les hommes et émeut les femmes. Son éducation magnifie son paraître. Gentilhomme dans son verbiage comme dans sa gestuelle, il considère les gens en leur donnant de l'attention. Son humour amuse la société, tout en finesse et sans grossièreté. Bel exemple de jeune premier, penserait-on si on ne le savait pas dernier des derniers.

Vous servez Mademoiselle sa sœur. Vous côtoyez un ange. Il n'en est rien pour lui. Pécheur devant l’Éternel, le Jugement Dernier le précipitera dans un puits de flammes, le même qui vous glaça d'effroi en la cathédrale Sainte Cécile d'Albi.
Monsieur, comme de nombreux nobles, se passionne pour les armes. Depuis son plus jeune âge, il maîtrise à la perfection l'escrime, quelque soit l'épée. Il en porte une à sa taille en permanence. A raison : mieux vaut se défendre en cas d'attaque imprévue ou de défi aboutissant en duel. Il ne jure que par la lame, la poudre ne l’intéresse pas. Il préfère voir le sang couler des plaies de ses victimes après leur avoir blessé l'âme. Le port de l'épée contribue à l'enorgueillir. Il se croit supérieur aux autres car excellent épéiste. Monsieur n'a jamais perdu. Pour parfaire son arrogance, il se déplace à cheval plutôt qu'à pied, pour mieux dominer le sol. Épée et étalon, voilà des allégories bien révélatrices ! Quoiqu'il dit préférer monter les femelles.

J'emploie des mots cruels et crus, m'en pardonnerez-vous ? Mais je ne saurais vous mettre en garde autrement. Vous persisterez dans votre aveuglement si je m'exprime à mi-mots.
Maître Léandre s'embrase pour une parcelle de chair. Il défie Dieu et la décence au quotidien. Il envoûte les êtres de paroles et d’œillades. Charisme ? Sorcellerie, plutôt. Sa réputation de Don Juan n'est pas usurpée et les femmes sortant de son lit ne jurent que par lui, au grand désarroi de leur galant. Il sème derrière lui déshonorées et cocus.
Son mal ne s'arrête pas là. Maître Léandre fait fi des règles. Il ne souffre aucun cadre, aucune barrière. On le dit libertaire, libertin assurément. Les rumeurs le disent aussi pédéraste. Est-ce cet homme-là qui vous fascine tant ?

Méfiez-vous des dangereuses liaisons et des dangereux personnages. Les vieilles personnes n'ont pas le monopole de la sagesse ou du cynisme. Malgré son âge, Monsieur a une vision biaisée de la vie. Il s'enfonce dans un paradigme faussé où il entraînera forcément des martyrs innocents, omettant une réalité qui le rattrapera tôt ou tard.

Je vous en supplie, ne chutez pas avec lui.

*---*

DORINE, CAMÉRISTE DE MADEMOISELLE HYACINTHE A VALERE, VALET DE MAÎTRE LEANDRE.

Valère, triste Valère, vous me touchez par votre sollicitude. Je vous rassure quant à mes sentiments. Seule votre jalousie vous trouble. Rions-en au lieu d'en pleurer. Est-ce Monsieur qui possède une vision biaisée du monde ? Suis-je vraiment aveugle ? Vous ne distinguez que ses défauts. Vous ne pourrez jamais saisir sa subtilité.
Je ne nie pas une part d’hypocrisie, je ne suis pas idiote. Le beau sexe apprécie les belles paroles quand elles viennent d'un homme et qu'elles vous mettent en valeur, sans tomber forcément dans le piège. Ne rougissez pas, Valère. Je ne suis pas tombée dans ses bras. J'apprécie juste son esprit.

Mademoiselle le décrit différemment de vous, car elle connaît une partie cachée de cet homme plus complexe qu'il n'en a l'air. Vous le dites volage, pourquoi ne pas dire passionné et attentionné ? Sachez qu'en dépit de ses travers, il demeure galant et patient. Il écoute et ne presse jamais quiconque. Il défend l'honneur des femmes. Prompt au duel, disiez-vous ? Pas seulement pour défendre son être ; il se sacrifierait pour une damoiselle. Et tous les hommes ne le feraient pas avec tant de conviction.

Chercher la compagnie d'autrui n'est pas une maladie. Certes, il horrifie parfois ma maîtresse par ses audaces, par ses faits militaires, par sa prétention déplacée. Mais elle soupçonne derrière cette façade une fragilité inavouée. Vous me conseilliez de ne pas me "laisser abuser par l'apparence" ? Je vous invite à recevoir cette même bienveillance.
Les révoltes sont parfois les signes d'une souffrance intérieure. Je suis persuadée qu'il peut être aussi dominateur d'autrui que soumis à une volonté plus forte qu'il ne saurait contrôler.

Retournez auprès de lui sans vous tourmenter, lui présenter sa tourte au poulet préférée. Monsieur est fin gourmet et apprécie les plats raffinés, aux arômes exotiques et le sucré-salé.
Observez-le dans la quiétude de son bureau, le visage à peine éclairé par la lueur vacillante d'une unique chandelle, la plume tremblante dans sa main. Il aime l'écriture. Il envoie de longues lettres à toutes ses connaissances. Parfois compose-t-il de la poésie et envisage de publier son propre roman. J'ai outrepassé ma réserve en lisant, en l'absence de Madame, la correspondance qu'il entretient avec elle. Vous seriez surpris par la sensibilité qu'il y projette. Monsieur Léandre délivre ses tourments sur papier.
Guettez sa joie quand il bat la campagne sur le dos Reine de Saba, sa monture favorite. Ne croyez pas sa passion uniquement destinée aux destriers ; il les troque volontiers pour des palefrois. De même, oubliez votre allégorie amoureuse de l'hippisme. Le cheval est aussi un moyen de s'évader, de se sentir libre. Si seulement vous l'observiez quand il rit à l'unisson avec Mademoiselle, accrochée à lui, comme deux enfants galopant vers un avenir moins sombre. Peut-être le verrez-vous vraiment.




PHYSIQUE


EDWARD, PEINTRE-PORTRAITISTE, A SON MENTOR RICHARD

Vouliez-vous éprouver mes talents en me recommandant auprès d'un tel client ?

Mes talents ont été reconnus par mes pairs, dont vous. Je ne suis pourtant qu'un débutant dans la profession, vous ayant surtout assisté. Et qui vois-je arriver, entrant dans mon atelier encombré de toiles encore vierges ? Un gentilhomme français. Français, sans nul doute. Sa conversation en langue anglaise souffre de maladresses et son accent trahit ses origines. De même que ses manières de gentilhomme propres aux nobles outre la Manche Britannique. Courbettes, élégance raffinée, salutations ampoulées. Notre Royaume est plus avare en démonstration ; on nous qualifie de flegmatique, même dans les contrées les plus éloignées de l'Empire. Mais revenons-en à notre galant.

J'apprécie d'ordinaire plus facilement les gentes dames qui réclamaient vos services à l'atelier. Je m’attardais volontiers sur leurs courbes généreuses dont je frôlais la douce peau d'un pinceau rose pâle. Aussi vous étonnerez-vous d'apprendre mon enthousiasme à immortaliser Monsieur de Rochefort.

Il possède la beauté d'un diable. Sans les cornes et la queue fourchue, entendons-nous bien. Mais son regard d'un vert d'émeraude vous transperce, littéralement. Sans compter que la brillance de ses yeux cache une partie de son être qui fascine autant qu'elle intimide. Voire même, met mal à l'aise. Un diable, vous dis-je.
Son visage possède des traits harmonieux, sans rudesse ni largeur ne nuisant à son éclat. La symétrie de sa face ferait rougir les artistes les plus minutieux ; son nez droit et court augure autant malice que détermination. Ses lèvres, enfin, d'où s'échappe une voix grave et chaude, appellent à la déraison aussi bien que le chant des sirènes de l'Odyssée. Surtout lorsqu'il sourit.
Ses cheveux tombent dans son dos avec grâce. Sans être bouclés, ils dessinent une légère ondulation qui les indisciplinent. Aussi les attache-t-il d'un catogan noir ; les recouvre-t-il d'un tricorne de la même couleur, dominé de plumes d'autruche. Celles-ci changent selon son humeur. Blanches, rouges, jaunes. Ces nuances sont celles qu'il affectionne le plus. En témoignent ses vêtements.

Ce jeune homme, de grande taille (5.57 pieds, selon mes calculs),adopte un style vestimentaire quotidien. Seuls les effets changent, de composition ou de coloris différents, dans la gamme de couleur que j'ai mentionné plus tôt. Une chemise et un jabot composent la première couche de tissu, sur laquelle il superpose un veston généralement ouvragé de fines coutures. Affichant ses origines nobles jusqu'aux pieds, il revêt culottes ou hauts-de-chausses, complétés de chausses ou de hautes bottes. Une ceinture de tissu entoure ses reins et retient la lanière d'un fourreau. Une épée repose sur ses flancs. Il peut s'en emparer prestement en cas de menace.  
Enfin, il se protège des températures descendantes grâce à un long manteau. Les manches, terminées de revers, accueillent une prolongation en dentelle ou des gants en cuir recouvrant le bras jusqu'au coude.

Je pense, sans pouvoir me tromper, qu'il fut un militaire. L'épée, me direz-vous, en est un indice certain. Malgré son élégance et ses manières, l'usage de parfums, il n'a rien en commun avec un bourgeois pomponné, enrubanné. Je l'ai épié tandis qu'il se dévêtait puis enfilait le costume de son portrait. Le jeune homme n'a rien à envier aux statues de la Grèce antique, qu'il doit, je le suppose, à des entraînements réguliers.

Ne vous méprenez pas sur mes propos, Maître, je ne troquerais point mon admiration des femmes pour le corps d'un homme, si bien fait soit-il de sa personne. Cependant, il n'existe point d'artiste qui n'apprécie pas un tel modèle et qui ne chercherait à en poursuivre l'étude. Sans arriver à capturer pour autant tout son être : il est des mystères qu'une peinture, si fidèle qu'elle puisse l'être, ne saurait transmettre.


III. L'HISTOIRE.




LE LIEUTENANT DE ROCHEFORT A LA COMTESSE DE NOAILLES,
AU CHÂTEAU DE ... .


Madame, je crains ne de pas vous apporter de bonnes nouvelles. Je doute même que cette lettre vous parvienne. Ma situation n'est pas des plus favorables et je mets votre avenir entre les mains de votre époux.

Laissez-moi vous conter les raisons de notre séparation. Vous n'ignorez pas, ma sœur, la volonté de notre père à me faire poursuivre sa carrière au sein de l'Armée. Le Marquis de Rochefort impose la présence des nobles dans chaque corps militaire, en dépit du fiasco des Versaillais et de la réinstallation de la République, troisième du nom.
Mon avenir fut depuis tout jeune orienté vers les métiers des armes. Vous en avez souffert par l'indélicatesse de mes jeux, puis de mon absence à vos côtés.
L'apprentissage des choses de la guerre n'est jamais aisée. J'ai prié tant de fois pour mon retour à vous, afin de me réjouir de vos rires éclatants, des boucles blondes de votre chevelure, de la rougeur de vos joues d'enfant naïve. Je compensa l'éloignement en découvrant une nouvelle nature de présence féminine ; moins fraternelle, je l'avoue. Les femmes ne se résument pas aux mères ou aux sœurs. Elles possèdent des mystères aussi passionnants qu'envoûtants. Et moins innocents.
A quel âge aies-je été défloré ? Je n'en garde aucun souvenir. Ma mémoire se targue à mes conquêtes et aux entraînements martiaux qui précédèrent mon entrée à l'école militaire, en la ville de Saint Cyr. Les murs de la caserne ne vinrent pas à bout de ma débauche. J'en découvris même la plaisante variante en compagnie de mes confrères. Mes propos vous choquent, ma tendre amie, mais masquer la réalité n'a jamais fait évoluer les mœurs. Mes péchés ne m'ont pas empêché de me transformer en habile soldat. Mes talents, sûrement conjugués à mon titre de noblesse, m'ont octroyé une rapide ascension de la hiérarchie.

La jeunesse a beau protéger nos êtres, le destin reprend toujours ses droits, sévère et implacable. Grâce au ciel, j'ai assisté à vos épousailles avec le Comte de Noailles. Avant de partir pour de longues manœuvres présentées comme exercices de préparation à une nouvelle guerre. Je m'étonnais de constater que rien ne menaçait la nation, pourtant...
Hélas, ma Dame, hélas. Apprenez que rien n'est dit, tout est tut.
Une convocation parvint bientôt, ordonnant d'embarquer au port de Cherbourg. La destination ne fut révélée aux soldats qu'aux larges des cotes.
Ne croyez point que je ne fus pas attristé à l'idée de partir. Je laissais derrière moi tant de personnes aimées. Sans savoir si je reviendrais vivant en Europe. Car nous la quittions bel et bien pour une contrée lointaine, si différente. L'Orient. Que dis-je, l’Extrême-Orient.

Ma douce Hyacinthe, vous qui regrettiez de ne quitter jamais le domaine pour prendre soin de notre mère, que vous eussiez rêvé de connaître cette contrée que l'on nomme la Chine, autrement que par votre lecture de Jules V. Le pays y est encore plus splendide qu'au travers les encres d'un roman. Était-ce pour cette raison que notre gouvernement projetait d'y établir une colonie ? L'Afrique ne saurait contenter son envie d'expansion.
Je demeurais admiratif de cette contrée magique, oubliant ce qui l'en adviendrait sous les tirs du feu, le martèlement des sabots et le métal froid des épées. Le voyage n'était pas venu à bout de nos destriers, embarqués par les navires et suivis par des officiers-vétérinaires. Nous déplorâmes d'inévitables pertes humaines et animales, fort peu cependant. La guerre pouvait commencer.

Combien d'hommes aux yeux pincés aies-je passé au fil de mon épée, du haut de mon équestre promontoire ? Grands guerriers pour certains, pauvres plébéiens pour d'autres. Tous tombaient sous nos coups, que nous assénions avec une supériorité affichée envers ces autochtones qui ne demandaient rien.

J'aurais dû imiter mes pairs, commander sans penser, obéir sans réfléchir.
J'aurais dû piller les villages et m'emparer des richesses.
J'aurais dû m'amuser avec les femmes et m'abreuver de leur cris de peur et de douleur en passant sur leur corps.
Mais parfois, la nature profonde de l'Homme, orgueilleuse, dominatrice et perverse, peut être changé par une femme.  

Mei a été capturée par mes soins lors de la prise du Tonkin. Elle conservait sa dignité même sous la menace. Elle aurait pu rendre envieux tous mes amantes et amants, si d'aventure ils eurent appris ce qu'il advenait de moi. Le séducteur sans scrupule que j'étais toucha du doigt l'Amour avant d'y succomber. Plus Mei résistait, plus je faiblissais à en perdre la raison.

Ce que j'ignorais à son sujet sauva ma vie mais précipita celle de mes hommes. Mei portait le patronyme de Yongfu. Elle était la nièce de Liu Yongfu, commandant en chef des Pavillons noirs. Ces soldats officieux s'étaient alliés pour ce conflit à leur ennemi de la veille, les Troupes impériales chinoises, afin de bouter hors de Chine les envahisseurs français. Je ne dus ma survie qu'aux sentiments naissants de Mei à mon égard. Nos rôles s'inversèrent : me voilà captif.

Tortures et humiliations sont souvent le lot des prisonniers de guerre. Quel autre moyen possède-t-on pour soutirer des informations stratégiques à des militaires ? Pourtant, mes geôliers se montrèrent plus perspicaces. Mon bourreau n'usa pas des tiges de bambou glissées sous les ongles, mais de tendresse pour obtenir de moi ce que son oncle voulait savoir. Ma chère sœur, ne négligez jamais le pouvoir des femmes à peine couvertes d'un drap de soie !

La guerre s'acheva sur la défaite de la France. Les troupes se retirèrent et m'abandonnèrent entre les mains des tonkinois. Je ne m'en plaignais pas, tant il était doux d'être séquestré par sa bien aimée... Mei et moi entretenions une relation des plus plaisantes, au point de me faire oublier le badinage. Oui, belle Hyacinthe, elle est parvenue à étouffer mon vice pour le muer en vertu.
Mais les unions illégitimes n'obtiennent guère les bénédictions ; à plus forte raison avec un étranger ; ennemi de surcroît. Mei était en âge de se marier et le bienheureux époux serait tonkinois. Au pire, chinois. Or, j'avais brisé l'hymen de la jeune femme avant son mariage, la rendant impure aux yeux de la future belle famille. Naquit alors un immense mensonge, aussi douloureux pour elle que pour moi. Mais que ne ferais-je pas pour sauver l'honneur de ma belle...
Cependant, sans elle, que serait mon devenir ? Déclaré criminel, tueur de soldats et de civils, violeur de femmes, l'on me condamnait à mort. Et une nouvelle fois, Mei m'aida en me fournissant un cheval noir et en m'ordonnant de fuir durant la prochaine nuit sans lune. Nos adieux furent courts, trop courts. Amants maudits séparés par les intérêts politiques. J'avais mille raisons de rester ; toutes en rapport avec elle. Mais elle me répondit, avec cette sagesse et cette philosophie propre à sa civilisation, d'apprendre à vivre là où elle n'était point.
Nous nous quittâmes enfin, portant chacun en lui le deuil de l'autre. La notion de mort est moins douloureuse que la séparation du vivant. Garder le souvenir immaculé et éternel d'un défunt torture moins que de le savoir à l'autre bout du monde, dans les bras d'un tiers.

Mon retour en France me sembla interminable. Je n'avais que son visage en tête et je pris des risques inconsidérés pour ruser, voler des chevaux et monter dans des navires. D'ordinaire, mes charmes m'auraient suffi. Je n'avais pas le cœur d'en jouer, avant de me résigner pour de bon.

Je n'étais pourtant pas au bout de mes peines. A peine eus-je franchi le seuil de ma caserne qu'un soldat me pointa d'un doigt accusateur. Comprenez, Hyacinthe, que je revenais en vie alors que mon bataillon se délectait de racines de pissenlits en Chine. Les prétentions colonialistes s'évanouirent avec le gouvernement de Jules Ferry. J'étais l'incarnation de la défaite pour les uns ; un vil colonialiste pour les autres. Je crus qu'on me reprocherait cela. Ce fut pire encore : j'étais un traître à la nation. Selon mes détracteurs, des batailles avaient été perdues car les chinois étaient renseignés. Seuls des officiers connaissaient ces précisions ; j'étais le seul survivant. La coïncidence et la logique m'accablaient.
Seulement, les preuves manquaient, j'étais la victime de suspicions. N'étant pas éligible à l'exécution, on m'imposa l'exil.

Un logement m'attendait déjà, sur l'île de Jersey. Hommage ironique au romancier qui quitta cette terre en juin dernier ? Qu'un noble se réfugie là où un républicain convaincu faisant tourner des tables ? Je ne survivrais pas sur cette terre limitée par les eaux, cernée de villes militaires et fréquentée par des paysans. J'optai pour la provocation ultime en montant dans le premier bateau pour l'Angleterre.

Comprenez-vous, chère Hyacinthe, que seul le hasard, ou un voyage inopiné vers le nord, seraient notre unique chance de nous revoir ? Vous me manquez déjà. Pourtant, ne prenez pas ce risque. La blanche colombe ne doit s'acoquiner avec le sombre corbeau. Vous ne devez pas porter le poids de mes péchés passés, présents et futurs.
Oui, je suis un homme corrompu. L'amour m'ayant été refusé, je ne m'acharnerais pas à le poursuivre. A moi les petites anglaises, ne vous en déplaise.

Si vous lisez cette lettre, ma chère sœur, ne pleurez point. Ne la lavez pas de son ignominie avec vos larmes cristallines. Suivez vos idéaux, vivez votre liberté, comme je l'ai fait. Adieu, Hyacinthe, et restez telle que vous l'avez toujours été : bonne, généreuse et lumineuse.


Bâteau xxx, ce 4 xxx 1886.


*---*

Jugez avec tout votre mépris l'une des actrices de ce drame. Elle en porte les stigmates, des pustules qui craquellent un visage auparavant d'une beauté sans commune mesure. Sa laideur intérieure s'est soudain révélée à la face du monde, et la Marquise de Merteuil apparut dans toute son horreur.

Reprenons aux origines, en évoquant le second acteur de cette intrigue, en la personne du Vicomte de Valmont. La Marquise et lui entretenaient des relations intimes, amants un jour, prédateurs le second. Leur existence ne connaissait qu'un intérêt précis, à savoir les plaisirs du libertinage. Ainsi, les deux beaux diables se lançaient des défis, promettaient des récompenses s'ils parvenaient à pervertir une ou l'autre des victimes qu'ils déterminaient. Des choix rarement gratuits. La revanche dictait leurs actes, les rendant encore plus vils qu'ils ne l'étaient déjà sans cela.

Pauvres enfants dont leur amour fut brisé par ces petits jeux, Cécile de Volanges et le Chevalier Danceny. Éperdument amoureux l'un de l'autre, leur naïveté fut exploitée par les marionnettistes du Malin. Au lieu de vivre leur idylle, les jeunes gens furent séparés jusqu'à la fin de leurs jours. Cécile au couvent. Danceny de retour dans son ordre chevaleresque, après le meurtre de Valmont lui-même.

Doit-on pleurer le Vicomte ? Il mériterait punition plus sévère qu'un repos éternel ; quoique les Enfers se chargeront d'équilibrer la balance de la Justice. Pourtant, son pire ennemi vint le tourmenter de son vivant et commença à le troubler en profondeur. L'Amour, incarné par la très pieuse Présidente de Tourvel.

Elle n'était à l'origine qu'un pari supplémentaire entre la Marquise et le Vicomte. La Présidente était mariée, fidèle, et protégée par un entourage au fait des penchants sordides de Valmont. Le jeu, pour lui, n'en fut que plus palpitant : outre la difficulté que lui imposait cette aventure - plus trépidante que celle de Cécile - l'enjeu était de taille. La Marquise le reprendrait comme amant en titre. Parmi tant d'autres.
Cupidon décocha sa flèche dans le cœur du Vicomte - en possédait-il donc un ? A son tour, manipulateur manipulé par deux femmes. Laquelle importait le plus ? La folie obligea Valmont à quitter la Présidente dans une lettre cruelle qui la fit tomber malade. Elle mourut à l'annonce de la mort de son amant, l'accompagnant dans sa dernière demeure.

Mort. Solitude. Souffrance des familles qui ont perdu des êtres chers ou la réputation de leur nom.
A son tour, la Marquise allait vivre la même chose. Une pustule pour une personne bafouée ; un ver qui ronge de l'intérieur ; plus personne pour vous soutenir ; vivant en retrait comme un lépreux.

Ne restera de cette tragédie qu'un recueil de correspondance entre tous les protagonistes, mettant à nu des sentiments admirables... ou détestables.



IV. DERRIÈRE L'ECRAN.

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FICHE PAR FALLEN SWALLOW



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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyDim 18 Sep - 19:58
Bienvenue :)

Courage pour ta fiche !
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyDim 18 Sep - 20:44
Hey bienvenu !
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyDim 18 Sep - 21:09
Bienvenue ! ♥
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyLun 19 Sep - 8:55
Merci pour ces encouragements, j'essaierais d'être à la hauteur !
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyLun 19 Sep - 11:32
Bienvenu ! Quel avatar sympathique et plein d'allant ! J'ai hâte de voir ta fiche :)
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptyLun 19 Sep - 20:39
Vicomte ?! Vous ici ?! Sans même me prévenir de votre arrivée, je vous reconnais bien là !

Maintenant que je vous ai percé à jour, je vous redis bienvenue avec une joie cent fois renouvelée et vous adresse toutes mes félicitations pour votre histoire haute en couleurs et délicieusement inconvenante ! J'ai hâte de vous croiser...

( :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: :mouton: )
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptySam 24 Sep - 11:05
Merci à toute l'assemblée pour vos messages de bienvenue. Voilà qui m'encourage à donner le meilleur de moi-même.


ISOBEL : J'aime à vous surprendre, Madame. Je suis heureux de constater ce bonheur mutuel de nous retrouver. J'espère ne pas vous avoir choquée de mes confidences, mais il faut voir les choses en face, vous l'accorderez...

( :highfive: )
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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." EmptySam 24 Sep - 15:38

Tu es validé !



Et bien, très jolie fiche ! Déjà l'autre jour j'avais lu le caractère et l'histoire d'un trait, je n'attendais plus que le physique et c'est à la hauteur du reste. Hâte d'en lire davantage en rp ! Tu es donc validé, amuses-toi bien parmi nous ! ♥

PS : je dois dire que j'adore Spain, également, donc je salue le choix de l'avatar :')


Tu peux maintenant aller rp sur le forum ainsi que sur la chatbox (sans en abuser). N'oublie surtout pas d'aller tout de suite réserver ton avatar, afin d'être unique en ton genre. Nous nous occupons d'ajouter automatiquement sur la liste l'origine de ton personnage s'il est réincarnation.
Si tu n'as pas encore de partenaire(s) en vue, tu peux faire une recherche rp et/ou de liens. Ensuite, tu peux créer une fiche de lien pour gérer tous tes nouveaux copains. Puis, si besoin, tu peux demander un logement quand tu seras bien lancé(e). Tu as la possibilité t'inscrire sur la liste des métiers si tu es commerçant(e) ou médecin. Si tu fais parti d'un organisme particulier, comme par exemple Scotland Yard ou le Palais des Fleurs, tu y seras ajouté automatiquement.
Et enfin mais surtout, si tu as des suggestions ou des questions, n'hésite pas à contacter l'administration.

Amuse-toi bien !

Le staff ~



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MessageSujet: Re: "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." "Oubliez enfin les milles raisons qui vous retiennent où vous êtes, ou apprenez-moi à vivre où vous n'êtes pas." Empty
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