I. ALICE LIDDELL.
II. LES DESCRIPTIONS.
Alice se décrit comme étant un enfant différent. Malgré son éducation excessivement stricte et ses devoirs multiples, Alice trouve toujours le moyen de fuir vers l'imaginaire, soit par le biais du dessin ou des poèmes. Les gens qui la connaissent vaguement l'aurait définie comme étant "tête en l'air", d'autres affirment qu'elle est plutôt rêveuse et créative. Dans tous les cas, ceux et celles qui eurent suffisamment de temps avec elle affirment qu'elle est d'une courtoisie exemplaire. Beaucoup disent qu'elle est aussi aimante qu'un chien. Ses gouvernantes disent qu'elle est un brin trop curieuse là où il ne faut pas.
Évidemment, lorsqu'elle n'est pas en train de fouiner, Alice est très attentive, patiente et met beaucoup de temps à ses devoirs comme à ses tâches. Érudite, elle aspire l'information comme une éponge lorsqu'elle s'y met vraiment.
Alice aime beaucoup ce qui vaut cher. Tout ce qu'elle apprécie, en nourriture comme en goût vestimentaire est hors de prix. Heureusement, la famille a les moyens de combler ses petites crises. Après, Alice a suffisamment de compréhension pour ne pas abuser.
En général, Alice n'est pas vraiment une enfant difficile, juste un peu agitée, distraite et spontanée. Elle dégage beaucoup d'énergie, mais c'est presque un ange.
Alice est une fillette ordinaire, mais elle n'a rien à envier de personne. Son visage est symétrique, simple et joli. Elle a une belle peau et aucune déformation.
Ses cheveux blonds sont d'un joli ondulé, penchant notamment vers le bouclé. En revanche, nul n'ont la chance de voir la véritable beauté de ses cheveux puisqu'elle passe ses journées coiffée. Son hygiène est impeccable et jamais on ne la verra dépeignée ou sale, ses vêtements sont toujours repassés et propres à l'instar de sa classe et sa famille.
Son visage, immaculé à la peau de lait et fin, est particulièrement agréable aux yeux de ceux qui la croisent. Elle ne prend pas réellement la peine de se poudrer, ou de recouvrir ce faciès, elle le préfère naturel et propre. Ses lèvres sont aussi délicates et rouges que deux petites cerises fraîchement cueillies et ses joues, comme deux petites fraises roses et douces. Son visage est relativement rond, mais quelques détails commencent lentement à pousser, démarquant la femme qui croît en elle.
Des sourcils subtiles, mais grossiers soutiennent son regard changeant, mélangé entre le bleu-azur et le vert-citron. Tout en dessous, un petit nez frileux pointe vers le ciel.
Haute d'un mètre cinquante. Elle possède une taille gracile, de petits pieds et des mains précises. En général, elle fait jolie fille de l'époque. Fluette aux courbes découpées, fragile et délicate comme la jeune fille idéale.
Son style se résume à la robe victorienne aux textures variées et aux détails bien présents. Ses couleurs sont le bleu, le gris, le blanc, le beige et le noir. Elle possède souvent une petite boucle sur la tête ou bien une coiffe élégante. Ses robes sont souvent brodées de dentelle et des bas blancs recouvrent ses jambes. À son âge, elle porte un corset chaque jour. Ses chaussures sont toujours plats, vernis et propres.
III. L'HISTOIRE.
Origine._________________________________
Cela débute avec une petite fille allongée dans son jardin qui, complètement ennuyée des enseignements de sa sœur, s'était plutôt tournée vers cet étrange animal à la soyeuse mais blanche fourrure. Elle avait su, dès à l'instant que ce lapin blanc avait du goût. C'était évident, avec cette montre à gousset et ce manteau de feutre rouge. Intriguée, la fillette s'était mise à suivre ce lapin jusqu'à son terrier.
Cependant, l'enfant s'était coincée dans le dit terrier, maudissant l'animal qui l'avait attirée ici. Elle le maudit jusqu'à ce qu'elle soit dégagée.
Puis, le noir absolument, le vide continu jusqu'à ce qu'une tasse de thé lui frappe la tête. Sa robe, suffisamment gonflée lui sert maintenant de parachute. Après de longues minutes, de longues secondes ou bien des heures, Alice finit par mettre les pieds sur ce plancher de marbre.
Tout semble flou, paradoxale. Rien n'a de sens, tout est spontané.
Bienvenue au pays des merveilles.
Now._________________________________
Alice est née au sein d'une famille bourgeoise, demeurant dans une adorable maison située dans un petit quartier boisé. Cadette de la famille, la jeune fille a un frère, John Charles Liddell, l'aîné ainsi qu'une grande-sœur, Mary Mathilda Liddell. Ils sont actuellement cinq à vivre sous le même toit. Le frère étant déjà marié vit à l'extérieur, tandis ce que sa plus vieille sœur, fraîchement fiancée, discute de la paperasserie avec son futur mari. La grand-mère Liddell demeure avec la famille jusqu'à ses derniers jours.
Suffisamment vieille, les parents d'Alice conçoivent la marier avec un bon parti, mais cette dernière n'est pas du tout d'accord, déclarant qu'elle n'est pas prête à cela.
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A book._________________________________
- Pourquoi les romans n'ont-ils pas d'image ni dialogue ? À quoi cela sert-il ? Installée sur ses genoux, sur la verdoyante pelouse de leur jardin, Alice questionnait sa grande sœur, Mary, durant ses enseignements sur la littérature. Cette dernière n'apprécia pas son commentaire et répliqua aussitôt.
- Pourrais-tu, cette fois, être un peu plus attentive à mes enseignements ? Ce n'est pas un jeu, Alice ! Celle-ci, en guise de réponse attrapa son petit chat douillet pour lui caresser les oreilles, le regard pointé vers le ciel.
- Mais c'est tellement ennuyeux ! Exaspérée, Mary s'était levée avec grâce et légèreté. En bonne dame, elle ne piqua pas ses foudres sur sa petite sœur, à la place, elle laissa aller un petit soupire.
- Quand vas-tu être un peu plus sérieuse ? ... Enfin, Ce sera tout pour aujourd'hui, nous continuerons demain. Ne sois pas en retard pour le souper, Alice.Mary fit son chemin vers la résidence familiale après avoir jeté un coup d'œil à sa petite sœur, qui s'amusait déjà dans le champ voisin de marguerites. Accompagnée de sa chatte Dinah, la petite blonde s'était mise à chanter, mais finit par s'assoupir.
À son réveil, elle rentra à la maison. La cérémonie de fiançailles de sa sœur venait de débuter. Quelques invités arrivaient. Le thé avait été servi ainsi que des biscuits au beurre. Leur grand-mère était installée, assise dans son siège, au balcon. À côté, sa mère regardait l'horizon, l'air furibond.
- Alice... Alice ! Mais où donc t'étais-tu cachée ? Rentre à la maison ! La cadette, qui n'était pas complètement réveillée, fit ce que sa mère lui exigea sans broncher. À l'intérieur, la femme l'avait traînée jusqu'à sa chambre, où elle et la gouvernante lui firent une toilette. Obligée à faire un discours pour la cérémonie, Alice se devait d'être présentable. En revanche, elle n'en avait pas du tout l'envie.
À l'extérieur, les trois filles rejoignirent bientôt leurs convives. Mary s'était dirigé vers son fiancé, sa mère, vers quelques dames qui lui étaient familières. Alice, quant à elle, croisa les bras. Un peu plus loin, elle s'assit devant un buisson, à l'entrée de leur jardin.
Cette routine imperturbable, cette mère, sœur et gouvernantes infatigables. Alice en avait assez. Levant le petit bout de son nez, elle perçut une créature, toute petite, doté d'une fourrure impeccablement blanche et d'un veston rouge à la montre dorée. Sans se préoccuper des circonstances saugrenus, la jeune fille suivie la petite créature pressée, devant elle, elle entendit des cris.
- Je suis en retard ! En retard, en retard, en retard !Il agita la montre à gousset d'or et se mit à bondir dans tous les sens jusqu'à son terrier. Pressant le pas, Alice tenta de le rattraper.
- Monsieur lapin, attendez, monsieur le lapin ! Elle prit la course jusqu'au terrier, mais le lapin avait déjà disparu. Se hâtant, elle se mit à genoux, puis à quatre pattes pour entrer dans l'étroit espace. Elle avança jusqu'à ce qu'elle soit bloquée et paniqua.
- Je suis coincée, à l'aide ! Aidez-moi ! Dinah, Mary ! Je suis coincée !Puis, après quelques minutes à s'agiter, Alice reprit son calme et trouva le moyen de passer. Étrangement, même si elle avait risqué de rester bloquée à jamais, elle n'envisagea même pas l'idée de faire demi-tour. S'enfonçant encore plus, la petite finit par mettre la main... Sur du vide. Basculant, elle cria tout en tombant, mais personne ne l'entendit...
A little girl._________________________________
- Elle est en retard.Mathilda s'éventait avec nervosité et frustration à l'aide de son éventail. Ça faisait environ six heures qu'elle n'avait pas revue Alice. Sa mère s'affolait et s'expliquait aux policiers du quartier, Mary décida de sortir à l'extérieur. Le jardin était vide, tous les convives étaient rentrés chez eux, déçus et frustrés de l'absence de discours. En revanche, tout ce qui importait à la grande et jolie sœur, était de revoir la sienne.
Rangeant son éventail, elle fit le tour de la cour, fit même une petite promenade sur l'avenue. À son retour, plus que désespérée, elle finit par faire un tour au jardin. Elle connaissait sa sœur, si elle n'allait pas faire du cerceau devant la maison, elle se cachait dans le jardin. Elle s'arrêta d'abord devant l'arbre qu'elles avaient l'habitude de côtoyer avant l'heure du goûter, puis s'enfonça un peu plus dans les buissons. Traversant un labyrinthe minuscule, elle trouva bientôt un terrier de lapin. Un terrier beaucoup plus gros, peu habituel. Elle se pencha pour vérifier, mais sa sœur n'y était pas.
Elle longea la rivière et s'arrêta pour s'asseoir sur un tronc d'arbre coupé. Elle se pencha pour sangloter, mais alors leva le nez.
Un hurlement fit écho jusqu'à la maisonnée.
Alice avait été retrouvée, inconsciente, dans le ruisseau adjacent à un terrier de lapin. Elle avait été amenée au foyer pour des examens du docteur à domicile et pour un diagnostique.
La cadette plongea dans un coma durant deux mois, sa santé demeura stable, mais l'on pensa d'abord qu'elle ne s'en sortirait pas. Puis, vint le jour merveilleux où sa mère la surprise à papillonner des yeux.
- ... Alice ! Oh Alice... La mère, sanglotante, réveilla la petite endormie.
- Qui êtes-vous ? Oh... C'est vous, mère... J'ai cru que c'était la reine.Suite à l'incident, ils retardèrent le mariage qui avait été prévu et, prirent pour la première fois le temps de traiter leur petite fille comme... Une petite fille. Par conséquent, cette dernière n'était plus tout à fait la même. Après de nombreux examens, la petite fille semblait partagée avec les lapins - blancs - un amour inconditionnel, mais se méfiait de tout ce qui pouvait avoir un lien avec les biscuits, les liquides sucrés et rouges, les fleurs et les serrures de portes.
Souvent, on l'entendait murmurer "chapelier, chapelier" et demander fréquemment le thé. Parfois, elle errait dans le jardin à la recherche d'un "lapin blanc" ou d'un lièvre de mars. Une fois, elle souleva le sucrier dans l'espoir d'y trouver un loir.
Alice n'était plus tout à fait elle-même.
Comme si... Elle s'était réveillée d'un pays des merveilles.
IV. DERRIÈRE L'ECRAN.