I. NOM ET PRENOM.
II. LES DESCRIPTIONS.
Catherine est une femme que l'on pourrait aisément qualifier de dominatrice, tant par son aisance à s'exprimer que par sa capacité à faire plier son entourage à ses moindres caprices, à grand renfort de pleurs, de comédies et de traits d'esprits désagréables. Passionnée, enflammée parfois, elle reste néanmoins une femme très pragmatique, en plus d'être ambitieuse. Ayant sacrifié ses rêves secrets d'amours enflammées au profit de son ascension sociale, qu'elle veut fulgurante et étincelante, elle en garde une rancœur toute particulière qu'elle déverse volontiers sur les jeunes femmes qui ont le malheur de lui parler de romances.
Agréable en société, malgré ses légendaires piques qui froissent rapidement les âmes sensibles, elle reste une excellente hôte, faisant honneur à son rang. De même, ses connaissances académiques en matière de langues, d'histoire et de géographie en font une très agréable partenaire de conversation.
Mais c'est encore à l'extérieur de Londres qu'on la trouve la plus heureuse, lors de week-ends à la campagne ou bien de parties de chasse. Impétueuse dès qu'elle est dans son élément, elle se plaît à disparaître des heures à cheval pour courir la campagne. Tenniswomen chevronnée, c'est la seule activité qu'elle partage volontiers avec son mari: le tennis en double mixte.
Et parlons-en, de son mari, Edward Linton. Catherine finit , au fil du temps, par mépriser son mari perclus d'amour pour elle, tant elle le trouve faible et veule. Elle préfère rêver à de violentes passions, plutôt que de se complaire dans ce mariage de raison que ne lui apporte plus rien. Alors elle lit, des romans à l'eau de rose, lorsqu'elle à un peu de temps. En attendant celui fera battre son cœur, vraiment. Sans même réaliser qu'elle prend le risque de détruire tout ce qu'elle touche si cela vient à se produire.
Une grande, et belle femme. Voila ce qu'est Catherine. Au coeur de son doux visage, régulièrement traversé par des plis malins, voire malveillants , nichent deux perles d'un bleu d'azur pétillants. Avec son mètre soixante-sept, elle ne porte jamais de talons, de peur de dominer définitivement le physique chétif de son époux. Et ses semelles plates, quoi de mieux pour partir à l'improviste dans le manoir de son époux, situé à la campagne, et monter à cheval?
Elle aime les tenues complexes, les immenses chapeaux avec de longues plumes, ainsi que les chignons travaillés et étudiés, du moins lorsqu'elle est en ville. Elle n'hésite pas à porter, lorsque l'occasion se présente, des couleurs vives et gaies pour attirer l'attention. Évitant le maquillage comme la peste, en bonne dame de son temps, elle compte tout particulièrement sur ses cheveux d'un blond d'or et sur ses lèvres rosées pour séduire.
Sa voix est claire et pure, et semble prête pour la chanson.
Sa gestuelle, par contre, trahit sa frustration et son envie de jours meilleurs. Rapide, saccadée, parfois violente, elle dévoile la femme en colère sous les traits de la parfaite femme de la société.
Lorsqu'elle est seule, elle aime à détacher ses cheveux qui lui arrivent sous les omoplates et à retirer son contraignant corset, afin de se sentir un peu plus libre.
III. L'HISTOIRE.
Note pour les lecteurs/évaluateurs de la fiche: l'histoire des Hauts de Hurlevent étant particulièrement compliquée, et n'ayant pas le talent d'Emily Brontë, je me permets de vous la résumer de la façon la plus simple possible avec un code couleur, afin que tout le monde puisse lire et comprendre sans se faire des noeuds au cerveau.
Dans le manoir des Hauts de Hurlevent,
Monsieur Earnshaw à deux enfants:
Catherine, et
Hindley. Un jour, il revient chez lui avec un enfant bohémien abandonné, du même age que les siens:
Heathcliff.
Hindley et
Heathcliff se détestent assez rapidement, mais
Heathcliff et
Catherine s'aiment au début comme des enfants, puis, en vieillissant, cet amour se transforme peu a peu en passion.
Tout va bien jusque là? Okay. On passe à la suite.
Monsieur Earnshaw meurt.
Hindley devient maître du domaine, et confit toute la maison d'influences bigotes, en interdissant à
Heathcliff de s'instruire correctement.
Hindley se marie, et a un fils,
Hareton.
Pendant ce temps là,
Catherine, après une bêtise faite avec
Heathcliff, atterrit chez leurs voisins:
Edgard et
Isabella Linton. Les Linton sont bien plus riches, et sont des gens "du monde".
Catherine est impressionnée par
Edgard Linton, et l'épouse. Lors d'une déclaration à sa femme de chambre, elle explique qu'elle ne peut plus épouser
Heathcliff parce qu'il manque d'éducation, mais qu'elle l'aime de tout son coeur.
Heathcliff n'entend que la première partie de la déclaration et s'enfuit, blessé.
Heathcliff réapparaît, peu après la cérémonie de mariage officielle qui fait devenir
Catherine la femme la plus riche du pays. Il s'installe dans la maison de son enfance, et fait tout perdre au jeu à
Hindley, qui est alcoolique depuis qu'il a perdu sa femme.
Catherine passe à nouveau du temps avec lui, mais
Edgard et lui ne peuvent plus se supporter.
Isabella tombe amoureuse d'
Heathcliff.
Catherine le lui annonce, mais
Heathcliff ne réagit pas.
Catherine tombe gravement malade.
Désespéré,
Heathcliff se venge d'
Edgard et d'
Hindley en épousant
Isabella. Il la maltraite avec cruauté.
Heathcliff n'a plus le droit de rentrer chez les Linton mais rencontre
Catherine, aux portes de la mort. Ils s'avouent qu'ils se sont toujours aimés.
Catherine meurt, après avoir donné naissance à
Catherine, fille d'
Edgard. (Et là, le code couleur sauve des vies).
Isabella s'enfuit, et donne naissance au fils d'
Heathcliff,
Linton Heathcliff.
Seize ans plus tard,
Edgard meurt en laissant
Catherine seule.
Heathcliff la force a épouser
Linton et la retient prisonnière.
Linton meurt rapidement, mais
Heathcliff à déjà pris tous les biens de
Catherine.
Catherine et
Hareton (voir le deuxième paragraphe) tombent amoureux, même si
Heathcliff a élevé
Hareton comme un servant. Les deux ressemblent tellement à
Catherine qu'
Heathcliff cesse sa vengeance, et se laisse mourir peu à peu.
Hareton et
Catherine vont se marier. Lors de la cérémonie, un garçon raconte avoir vu
Heathcliff et une femme sur la lande.
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Et maintenant, les choses réjouissantes.Ma mère n'a jamais vu le monde, le grand monde extérieur dont elle rêvait tant. Elle est décédée à ma naissance, en me laissant comme unique souvenir une photo fanée sur laquelle elle souriait, son physique débile et maladif presque estompé par la puissance de son sourire et ses longs cheveux noirs, et un deuxième prénom, le sien. Emily...
Catherine Emily Earnshaw. Je suis apparue au printemps, tandis que ma mère achevait de se faner. J'ai toujours vécu avec mon père et nos domestiques, prenant un plaisir assez égoïste à les faire tourner en bourrique en courant partout dans les plaines autour du domaine au lieu de rester avec mon percepteur. La vie était si légère, au manoir Earnshaw. Mon père me passait tous mes caprices, et m'emmenait lorsqu'il avait le temps pour de longues promenades à cheval pour me faire découvrir toute l'étendue de son petit domaine qui me semblait un royaume.
Nous n'avions pas encore l'électricité, et j'aimais aussi me terrer aux pieds de Nelly, la gouvernante, lorsqu'elle brodait au coin du feu en racontant des histoires de magiciennes maléfiques et de sorcières volant la beauté des jeunes filles, qui me terrifiaient.
Les douces heures ne furent pas volées par une sorcière, mais par le décès de mon père et par le rachat du manoir par une des plus riches familles de la région, les Linton. Et de là, du haut de mes huit ans, j'ai compris que rien ne serait jamais comme avant, et que les jours heureux que nous coulions allaient être réduits à néant. Monsieur Errol et Madame Sarah Linton, accompagnés du Père Dennis, nous permirent, à mes domestiques et à moi, de rester sur le domaine, alors que je restais sans famille. La très stricte éducation du Père Dennis, accompagné de sa chasse aux sorcières perpétuelle qui le faisait me pincer les joues et me tourner les poignets en me traitant de séductrice m'a permis de développer ce trait de caractère dont je suis si fière. Je suis devenue ambitieuse, au fil des années. Et je me suis promise d'un jour récupérer mon bien, et de devenir une vraie dame du monde, que l'on ne traiterait plus jamais de sorcière.
L'occasion s'est présentée, après des années d'attente, en la personne d'Edward Linton. Un freluquet, du même âge que moi, qui rentrait de pension pour la première fois pour aller voir ses parents, les propriétaires de mon domaine. Un homme chétif, maladif, mais surtout éminemment sensible à mes charmes.
Je m’apprêtais, pour lui, au grand bonheur de ses parents. J'arrêtais de courir comme une souillon dans la lande. J'étais assidue aux messes. Je lisais la première lecture, le dimanche matin. Et surtout, mon regard était posé sur Edward, qui ne pouvait plus décrocher le sien de ma personne. Alors, lorsque ses parents sont décédés, et que plus rien ne nous retenait, il m'a épousée. Je suis devenue une des femmes les plus riches de la région, et j'ai récupéré mon domaine.
Un mariage d'argent n'est pas synonyme de mariage d'amour, n'est-ce pas? Depuis jeune, je tremblais aux récits de ces femmes passionnées prêtes à traverser des océans, le cœur déchiré, pour retrouver l'espace d'un instant la félicité d'un regard avec l'objet de leur passion. Et surtout, je rêvais à ce doux transport qu'était l'amour.
Je n'aurais jamais pu aimer Edward, lui et son regard de cocker qui attend qu'on lui flatte le sommet de la tête. Je l'avais épousé pour mon ascension sociale, et il représenterait ma perte. Que j'avais pu être sotte...
Ma bêtise me sembla encore plus cruelle lorsque, deux mois après, Edward m'annonça que pour une femme de ma stature, Londres serait plus adaptée. J'ai eu beau pleurer, menacer, me rendre malade, rien n'a pu changer mon destin. Adieu, mon manoir. Adieu, ma vie si douce.
Je me suis retrouvée dans mon immense maison londonienne, seule au monde, avec Nelly qui vieillissait de plus belle et mon mari qui me couvrait de robes plus belles les unes que les autres, l'imbécile.
Et un jour, j'ai croisé un regard. C'était un regard fugace, d'un bohémien qui prenait une ruelle sombre alors que je montais dans ma voiture. Un regard si sombre, si profond et si puissant...
La ville de Londres avait bien plus de choses à m'offrir que ce que je ne pensais.
IV. DERRIÈRE L'ECRAN.