I. NOM ET PRENOM.
• NOM : Aberdeen
• PRÉNOM : Gaudéric
• NATIONALITÉ : Allemande
• ÂGE : 33 ans
• SEXE : Masculin
• ETAT CIVIL : Marié et infidèle (tous genres confondus)
• MÉTIER : Prince Consort
• SITUATION FINANCIÈRE : Royalement confortable
• OCCUPATIONS/PASSIONS : S’occuper de sa fille de cinq ans, lire, participer à des fêtes, briller à la Cour, s’adonner aux plaisirs de la chair, passer du temps avec son épouse
• GROUPE : Littérature
• HISTOIRE D'ORIGINE : Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde ~ Dorian Gray
II. L'HISTOIRE D'ORIGINE.
Dorian Gray est un bel et innocent jeune homme qui devient la muse de Basil Hallward, le peintre du portrait désormais tristement célèbre. C’est par Basil que Dorian rencontre Lord Henry Wotton, un hédoniste qui remplit son esprit des pensées les plus cyniques. Désormais désenchanté, Dorian souhaite que son portrait, si réussi par Basil, soit le seul à vieillir afin que lui-même puisse rester jeune et beau à jamais (les seules choses dignes d’intérêt selon Lord Henry).
Son vœu est exaucé lorsque son portrait porte les marques de ses crimes et du temps qui passe alors que Dorian (désormais sûr de sa beauté et de sa jeunesse éternelle) se complaît dans les perversions les plus charnelles.
Dix-huit années passent et le seul à qui Dorian confie son secret est Basil, qui est horrifié devant l’état de sa création. Sentant que le peintre s’apprête à le dénoncer, Dorian le poignarde – ajoutant une nouvelle cicatrice à son portrait, désormais vieux et difforme de tous ses pêchés. Dorian continue ainsi ses plaisirs interdits, insouciant des vies qu’il détruit sur son passage, jusqu’à ce que lui-même ne puisse plus supporter la vue de son portrait, reflet de toutes les abominations qu’il a commises.
Le seul moyen de sauver son âme est de tout avouer et, refusant cette option, il décide de détruire la seule preuve de ses crimes et ainsi faire disparaître ses remords : il poignarde le portrait avec la même lame qui a servi à tuer le peintre.
Le corps mort de Dorian est retrouvé au matin, vieux et difforme, tandis que le portrait lacéré a retrouvé sa beauté d’origine.
III. LES DESCRIPTIONS.
CARACTÈRE
Maîtrisé • Charismatique • Elégant • Hédoniste
Double-face • Menteur • Manipulateur • Ambitieux
Je ne pense pas que quiconque sache autant apprécier la vie que moi.
La plupart des gens se contente de se laisser porter par le temps : subissant chaque émotion, chaque plaisir, chaque joie, chaque drame, chaque tragédie les unes après les autres, les laissant s’égrener comme du sable entre leurs doigts sans jamais se rendre compte de ce qu’est vraiment vivre.
Vivre est une multitude d’impressions qui font vibrer mon corps comme des notes sur une corde tendue. Il y a l’odeur de la bergamote qui est apportée dans ma chambre au réveil, le thé préféré de ma tendre épouse ; le rire joyeux de ma petite Victoria qui traverse la porte de sa salle de jeux ; le chatoiement des robes en taffetas les soirs de bal ; le goût chaud et musqué d’une peau pleine de sueur pendant l’acte adultère ; le craquement d’une pommette ouverte sous mon poing, le sang chaud qui gicle sur le visage d’un soldat qui tombe inconscient sur l’herbe gelée…
Les philosophes des temps antiques suggèrent la tempérance, les moines médiévaux l’abstinence, les moralistes des Lumières la patience et la raison. A tous ces penseurs éclairés, je conseille d’aller dans un bordel et de se laisser tenter par tous les plaisirs de la chair, de la liqueur et de l’opium. Ces vices sont le chemin le plus court vers Dieu car le seul paradis qui nous est offert est celui que nous avons à notre disposition dans cette vie, et il faut savoir apprécier les grâces célestes comme la brûlure des flammes infernales avant que la mort et son néant éternel ne nous rattrapent.
Mes pensées peuvent paraître choquantes pour notre bonne société, et, bon prince que je suis, je ne les dévoile jamais que derrière un masque, ou auprès de mes amis les plus proches et les plus viles. Je sais bien que ma philosophie n’est pas la plus répandue, et je n’ai aucun désir de la voir devenir comme telle. Laissons le peuple, les nobles bien-pensants et ma chère épouse suivre leurs règles et leur livre pieux. Moi, je vivrai ma vie, adulé par la Cour le jour, aimé par toutes les putains de Londres la nuit, surhomme parmi les innocents insectes.
Je n’ai pas honte de mes désirs, je les embrasse pleinement, accueillant à bras ouvert la beauté d’une symphonie bien jouée comme celle d’une jeune demoiselle de bonne famille tout droit sortie du couvent. Je vois autant de sainteté dans les tableaux de la Passion Christique que dans les danses affriolantes des Fleurs du Palais. Je partage la table des sénateurs et des archevêques comme celle des voleurs et des meurtriers, et je serais bien incapable de dire quelle compagnie m’est la plus agréable.
Sans aucun doute, on me penserait coupable : d’adultère, de parjure, de luxure, de paresse, d’arrogance, de gourmandise, de meurtre même, bien que cet unique incident soit arrivé à mes dépends. Mais si j’étais vraiment coupable, si j’étais vraiment ce démon, ce serpent, avec lesquels les prédicateurs aiment tant faire peur à la population, ne serait-ce pas visible ? Pourquoi devrais-je avoir honte de mes crimes alors que je suis toujours si méticuleux à les faire disparaître ? Pourquoi devrais-je chercher l’absolution dans l’aveu, alors que ma femme n’a jamais été aussi heureuse, que ma fille est l’une des plus charmantes enfants que ce pays ait jamais vu, et que je travaille chaque jour pour le bien de l’Angleterre ?
Si je suis vraiment le diable, pourquoi mon entourage continue-t-il de penser que je suis un ange ?
PHYSIQUE La vérité est que je ne suis ni l’un, ni l’autre. Je ne suis qu’un homme qui n’a pas peur de boire l’ambroisie de la vie jusqu’à la dernière goutte, car je suis un homme qui a vu la mort en face, et qui en garde la preuve contre sa poitrine tous les jours.
Et quand le doute me prend, quand la culpabilité s’insinue dans mon cœur comme un poison, je prends alors le petit portrait qui ne quitte jamais ma poche intérieure et l’ouvre pour dévoiler la petite peinture secrète qui s’y trouve et contemple mon propre visage : les boucles blondes enfantines, le regard bleu pétillant, les fossettes souriantes…
Mais nous savons tous deux qu’il ne s’agit pas de mon visage, frère, mais du tien. Et le rappel de ta mort prématurée me donne un nouvel élan pour me jeter dans le gouffre orgiaque qui fait trembler tant d’autres.
La gémellité est vraiment une chose surprenante : enfants, nous étions impossibles à distinguer, des copies si conformes que nous avions autant l’habitude de répondre à notre propre nom qu’à celui de l’autre ; tant et si bien que, aujourd’hui encore, je ne pourrais dire avec certitude si je suis bien Gaudéric ou si nos parents ont simplement décidé que Gaudéric serait le survivant et Cenric celui qui est mort de la fièvre.
Aurais-tu continué de me ressembler, frère ? Aurais-tu atteint mon mètre soixante-quatorze ? Tu n’avais qu’une dizaine d’années lorsque tu m’as quitté, tes muscles n’ont pas eu l’occasion de se développer comme les miens, entraînés au combat et à l’équitation avec ma carrière militaire.
J’imagine que tu n’aurais pas laissé pousser tes cheveux aussi longs que les miens, qui m’arrivent presque à la taille, peu importe ce que la mode en dit. Katherine les aime longs, et tant qu’elle refuse que je les coupe, il me faut faire avec. J’ai tout de même réussi à faire en sorte que cette allure féminine me donne un air de grandeur supplémentaire, en la couplant avec des costumes de couleurs pâles qui me rendent plus lumineux que l’étoile du nord de nos histoires d’enfance.
IV. LA REINCARNATION.
Je ne m’étendrai pas sur ma propre beauté, tant citée et reconnue à travers notre pays, et dirait simplement qu’elle a réussi à attirer les faveurs de la Reine d’Angleterre, au point de lui faire oublier son premier mari, cet imbécile dont le sang imbibe les doigts pâles de mon épouse.
Sais-tu que c’est là la chose qui me plaît le plus chez elle ? Après tout, sans son titre et son pouvoir, Katherine n’a rien d’exceptionnel : d’une beauté raisonnable, avec un caractère et une détermination qui la démarquent des autres femmes, elle n’en reste pas moins naïve et amoureuse, comme toutes les autres. Mais ce feu qui brûle au fond d’elle, cette obstination et ce sens de la justice qui l’ont possédée lorsqu’elle a exécuté mon prédécesseur de sang-froid, voilà ce qui la rend unique.
Ma chère Katherine, cette adulte au cœur d’enfant… C’est pour la séduire que je me suis rendu attirant auprès des femmes, pour l’attraper dans mes filets que j’ai entraîné mes atouts dans tous les bordels allemands que nos garnisons rencontraient, pour attirer son regard que j’ai bombé le torse dans ma veste noire et fait reluire mes décorations militaires devant elle, veuve d’à peine quelques mois.
Ne me juge pas trop sévèrement, frère, il me fallait bien trouver un moyen de quitter notre bourbier germanique. Notre famille était noble, mais nos frères aînés dilapidaient notre fortune plus rapidement que notre père lui-même et, avec toi mort, le mariage était ma seule échappatoire. N’était-ce pas le destin, que cette enfant avec qui j’avais dansé pour la première fois alors que je ne savais même pas encore monter à cheval et qu’elle avait encore un air de garçon manqué dans sa robe à fanfreluches, condamne son mari à mort juste quand je tue moi-même un des soldats de ma garnison ?
Peut-être me reproches-tu aussi cet évènement ? Sache que ce n’était pas ma volonté, Cenric, mais un simple accident. Ta mort…
Ta mort, Cenric, fut aussi la mienne. Tu étais mon jumeau, mon double : nous ne partagions qu’un cœur, qu’un esprit, et nos apparences étaient si semblables que nous aurions pu tout aussi bien ne partager qu’un seul corps. Quand tu es mort, je t’ai suivi dans la tombe à l’insu de tous. Je n’avais plus goût à rien, les nuits et les jours étaient semblables et je passais des mois sans savoir si j’étais véritablement éveillé ou si j’hallucinais cette vie insipide. Nos parents étaient si désespérés qu’ils m’envoyèrent en cavalerie, espérant que l’armée me sorte de ma torpeur, ou qu’elle m’emporte et mette fin à l’embarras que je leur causais.
Je ne saurais te dire ce qui m’a poussé à tuer ce pauvre soldat, qui était pourtant la chose la plus proche d’un ami que j’avais dans notre régiment. C’est lui qui a peint ton petit portrait, sais-tu ? Il l’a fait à partir d’un croquis du tableau, plus grand, de nous deux qui trônait dans un de nos salons. Lorsque j’ai appris qu’il était peintre, il m’a semblé tout naturel de lui demander ce souvenir qui n’avait jusque-là consisté qu’en une mèche de tes cheveux enfermée dans le même médaillon qui renferme désormais ton portrait.
J’aurais dû me rendre compte de ses sentiments pour moi lorsqu’il a accepté si vite et si avidement de me rendre ce service, mais à l’époque ma dépression m’empêchait de distinguer autre chose que ma propre misère et ce n’est que trop tard que les choses se sont révélées à moi.
Je fus si ému d’avoir à nouveau ton visage à ma portée, visage inchangé, emprisonné dans un sourire d’enfant éternel, que j’en laissais tomber une larme, et il semble que cette émotion secoua le cœur du peintre autant que le mien, car il choisit ce moment pour m’embrasser.
Je ne sais si ce fut la peur d’un désir nouveau, le dégoût, la colère ou un mélange de toutes ces émotions qui me prit.
Tout ce que je sais, c’est que je devins alors comme possédé : faisant pleuvoir une furie de coups sur lui, éclatant sa pommette, son nez, sa mâchoire, écrasant ses côtes et son estomac lorsqu’il tomba à terre, pour finalement le transpercer de ma baïonnette.
Cet instant, loin de l’horreur à laquelle l’on aurait pu s’attendre, fut comme une libération. La panique qui envahit alors mes veines ! L’effroi qui me fit vomir ! L’adrénaline surgissant dans mon corps et envahissant mon esprit plus sûrement que n’importe quelle drogue ! Je revenais alors à la vie, me hâtant de nettoyer mon arme et de cacher le corps, inventant une histoire de désertion. Je me demande si la tête de ce pauvre diable est encore mise à prix, alors que son corps pourrit dans la steppe gelée de la Hongrie…
Ce fut à partir de ce moment-là, Cenric, que je décidais de vivre pour nous deux. La léthargie qui m’avait envahie, je décidais de la faire disparaître à jamais en pourchassant chaque émotion, douleur comme plaisir, mélancolie comme jouissance.
Je tombais dans le lit des prostituées, sombrais dans les opiacés, me noyait dans le gin et l’absinthe. Et pourtant, je gagnais du galon, mes mérites m’offraient des louanges, je rentrais en héros, désormais à la recherche d’argent et de gloire sociale. Je me fis prince charmant pour conquérir une Reine et devint un vrai Prince en quelques semaines. J’emménageais en Angleterre, dans le plus grand palais de la plus grande capitale du monde.
Mais même cela n’était pas assez : j’étais assoiffé, je le suis toujours. Je me lasse des femmes, courtisanes ou putains, je me lasse des drogues les plus interdites et cours après chaque nouvelle infamie, la dégustant tout juste assez rapidement pour en trouver une autre.
La seule qui reste une source constante d’émerveillement est ma douce Victoria, maintenant âgée de cinq ans, et si j’avais une quelconque envie de rédemption, elle se serait sans doute incarnée dans ce petit corps au sourire troué et aux paroles zézéyantes.
Pour ce qui est de mes vices, je m’y complais sans remords (j’ai même partagé le lit de mon propre sexe plusieurs fois après la mort du peintre), et si jamais il m’arrive de développer une conscience, un coup d’œil à ton portrait, frère, me rappelle que mon âme est déjà au-delà de toute absolution et, puisque je ne serais jamais un ange, autant continuer tout droit vers l’enfer.
V. DERRIÈRE L'ECRAN.
Prénom/Surnom: Duchess On Fire
Âge : 20
Autres comptes : La petite Wendy et la maléfique Greta
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Comment trouvez-vous le forum : Vu que j’en suis à mon troisième compte, je pense que mon amour pour ce jardin de petits gnomes n’est plus à prouver
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