I. NOM ET PRENOM.
II. LES DESCRIPTIONS.
La première chose que l'on remarque en rencontrant Eleonore c'est la douceur qu'elle dégage. Certainement hérité de sa mère, elle a ce petit air de madone, tendre, délicate. Cela ne fait aucun doute, elle l'est, mais pas seulement. Notre demoiselle sait faire preuve de volonté et de force de caractère, elle arrive très bien à faire entendre ses choix et ses opinions. Mais d'une voix douce, un peu sourde parfois, calme.
Ensuite, vous pourrez sans nul doute vous rendre compte que c'est une personne optimiste, elle est de ces gens qui pensent que l'homme né bon et que c'est la société qui le rend mauvais. C'est sa manière de penser, chacun son avis hein ! Mais c'est une chose qui la rend naïve à bien des égards, à croire que tout le monde a du bon en lui, on finit par tomber sur des gens qui se fichent éperdument de la bonté, de la beauté ou de la gentillesse et assurément, cela se finit rarement bien.
Un autre trait de caractère concerne son espièglerie, Léo' est une jeune femme qui aime jouer, elle aime faire des blagues et par-dessus tout elle aime rire. Rire a gorges déployé, à s'en faire des points de côté, à s'en décrocher la mâchoire. Cette dame est une bonne vivante c'est certain. Même si elle apprécie aussi parfois le silence et le calme. C'est une personne qui sait être posée et qui arrive aussi à se faire discrète. Tant et si bien, qu'elle finit par disparaitre, volontairement, ou non.
Enfin, une chose que vous remarquerez, seulement si vous vous y intéressez. Cultivé est aussi une de ces autres qualités que l'on peut lui attribuer, du moins dans certains domaines, n'allez donc pas lui causer de politique si ce n'est celle qui concerne les femmes, ou d'agriculture, ou bien encore d'ingénierie. Même si elle reconnait leur importance, elle est bien incapable d'y prendre goût.
En accord avec ce qu’elle dégage, notre demoiselle ferait presque figure d’ange avec sa longue chevelure entre blonde et blanche. Et son visage aux traits fin. Mais approchez-vous un peu plus et plongez dans ce regard bleuté aux reflets de gris et de vert. Vous la voyez ? Cette petite étincelle qui signifie qu’il n’y a pas que de l’angélique en elle. Certes, elle a presque le physique d’une poupée, on aurait presque envie de la garder près de soi et de prendre soin d’elle.
Notre demoiselle n’est pas bien haute, elle mesure 1m54, plus ou moins un centimètre. Et ses courbes bien que présentes font parfois triste mine face à des femmes plus en chaire. Mais bon, elle s’en contente fort bien, surtout quand les regards masculins se concentrent sur d’autres dames. Et oui, elle n’apprécie que très moyennement d’être épié comme une chose à marier ou bien à fécondé.
Malgré le très peu d’attrait qu’elle a pour le mariage, Léo’ sait tout de même prendre soin de son corps, vaguement pour plaire aux autres, mais surtout pour se plaire à elle-même. Notre jeune femme se vêtit de bleu et de blanc le plus souvent, des couleurs qui s’accordent très bien avec son teint.
III. L'HISTOIRE.
Vivianne, Dame du Lac
Née des eaux et de l'imagination des hommes, la Dame du Lac porte en son sein la magie de la forêt de Broceliande. Selon la légende elle serait intervenue plusieurs fois au cours de l'histoire bretonne. Elle est d'une part connue pour avoir pris sous son aile le jeune Lancelot à la mort de son père, pour l'avoir instruit et lui avoir enseigné le courage et la sagesse. C'est d'ailleurs suite à sa rencontre avec notre Dame, ou Vivianne (selon les appellations qu'on lui donne) que Lancelot du Lac devint chevalier de la Table ronde auprès de ce cher Roi Arthur. Cette douce fée, fait partie intégrante de l'histoire de Merlin, enchanteur de renom et conseiller d'Arthur. Tantôt amie, confidente, amante et au fond unique amour.
Ce furent des années emplies de joie qu'ils passèrent côte à côte, échangeant connaissances et sentiments profonds. C'est au cours de ces mêmes années que Merlin instruisit Arthur le jeune roi tandis qu'elle-même faisait de Morgane –demi-sœur d'Arthur- une magicienne.
Mais l'histoire est tragique, elle finit bien mal pour notre Dame. Car désireuse de garder son tendre amour auprès d'elle, elle enchante Merlin lors de son sommeil, faisant tourner neuf fois autour de lui le voile magique et l'emprisonnant maladroitement pour l'éternité, il devint ainsi son amant éternel. On ne parle pas de sa fin à elle, si elle est morte de vieillesse, de chagrin ou de culpabilité, nul ne le sait…
Eleonore Mercy Wallace
Je suis fière de dire que je suis née au cœur de la province des lacs, dans le nord de l'Angleterre. De ce fait, vous pouvez y aller, traitez-moi de paysanne, de nantis, je le suis et n'ai absolument pas honte de le dire. Les temps changent mes petites dames, ne le sentez-vous pas ?!
J'ai donc vu le jour dans le nord-ouest de l'Angleterre, dans la propriété des Wallace, entre les murs de leur adorable petit château. Plus précisément dans une minuscule chambrette surchauffée et à quelques pas de la chambre de Madame Wallace, qui elle-même donnait naissance à ce morveux de Jonathan. Incorrigible et intrépide Jonathan qui n'a de cesse de m'appeler « petite », alors que tout le monde sait bien que c'est moi qui suis né la première, ça a toujours été moi la première… Ou peut-être pas. Nos mères ont dû nous le dire un jour pour mettre fin à nos chamailleries, mais nous avons dû l'oublier, ou alors nous en avons fait abstraction préférant de loin se battre à ce sujet. Alors, je m'en donne à cœur joie, morveux !
Bref, ma mère était nourrice à cette époque, celle des Wallace et mon père, et bien… Je n'ai aucun souvenir de mon père, il faut dire que, selon Mère, il est mort des mois avant que je naisse. Tout ce que je sais de lui, c'est qu'il avait les cheveux aussi blonds que les miens, presque blancs et qu'il aimait beaucoup les plantes. C'est tout. Je n'ai pas besoin de savoir qui était mon père et ce qu'il faisait, Mère suffisait. Je me souviens d'elle, de ces caresses, de ces sourires, de son allure de madone. Quand je ferme les yeux, parfois, je revois son regard tantôt gai, tantôt mélancolique, et si j'écoute bien je peux même entendre sa voix. Je chéris chacun des souvenirs la concernant, comme mes trésors, mes pépites. Les souvenirs, personne ne peut vous les prendre. Je vous dis ça parce qu'il faut que je finisse par vous le dire à un moment ou un autre. Mère m'a quitté.
C'était un hiver particulièrement froid, j'avais six ou sept ans, je sais plus vraiment. Elle a été emportée par une épidémie en même temps que la mère de Jonathan. Nous nous sommes donc tous les deux retrouvés sans maman. Mais contre toutes attentes, j'ai gagné un père ce jour-là. Le couple Wallace avait toujours voulu d'autres enfants, mais Madame n'est jamais retombée enceinte. Alors, à la mort de sa femme, Monsieur Ethan Wallace m'a adopté. C'est comme ça que je suis devenue la sœur de Jon'
Je m'en rends compte que maintenant, mais ne pas grandir avec une femme à laquelle j'aurais pu m'identifier et utiliser comme modèle ne fût peut-être pas une bonne chose, pour moi, pour ma condition féminine.
Certes, l'enfance que j'ai eue fut des plus merveilleuses. Je n'ai jamais vraiment été traité comme une fille au château, du moins comme une fille de bonne famille qui ne doit ni crier, ni rire à gorge déployée, ni élevé la voix. J'ai eu le droit de courir pieds nus dans les champs, de me baigner dans les lacs, de monter à cheval comme un homme, de grimper dans les arbres et toute une ribambelle d'autres choses que les femmes de mon âge et de mon statut n'ont pu faire. A cette époque-là, j'avais une très vague idée du « convenable ». J'ai même eu le droit d'apprendre à écrire, lire, compter lorsque j'en ai montré le désir. Et summum, Monsieur Wallace, père, a même laissé libre cours à ma passion pour les plantes et les fleurs en me faisant donner des cours de botanique. Je n'ai pu rêver d'une meilleure enfance. D'autant plus que mon compagnon de jeu, ce parfait compagnon, ce frère, n'était jamais à court d'idées qui assurément nous rapportaient écorchures et bleus, mais aussi beaucoup de rires. .
Le personnel du château n’a jamais semblé vraiment s’intéresser à ma nature, à mon éducation de femme, du moins ils n’ont jamais pensé à dire à Père que j’avais besoin d’une femme pour grandir convenablement. Enfin, jusqu’à un certain âge…
Mon enfance et mon adolescence je l’ai ait donc passé à jouer au garçon manqué.
Mais vient un âge ou les différences entre les hommes et les femmes s’affirment. Et d’enfant, je devins une femme, mes courbes s’affirmèrent, je perdis doucement ce qui me restait de l’enfance. Et si je n’y faisais guère attention, d’autres en revanche le remarquèrent. A commencer par mon Jon’, ce morveux ! J’avais 15 ans quand le majordome de Wallace nous surprit Jonathan et moi, nous nous embrassions, ou du moins nous essayions. Simulacre de baiser volé. Je me souviens que Jon’ en avait eu l’idée en voyant un couple le faire dans la rue. Et nous avions tenté. Malheureusement ou heureusement, nous ne pûmes aller plus loin.
Ce baiser signa la fin de l’enfance insouciante. Et Père sembla tout à coup se réveiller. Sans pour autant m’imposer une liste infinie de règles, mais assez pour engager une préceptrice. Vieille et aigrie comme le sont toutes les préceptrices. Je ne l’ai jamais aimé et même aujourd’hui, même si je reconnais que certaines de ses leçons ont porté leurs fruits, je ne peux m’empêcher de grincer des dents lorsque je repense à elle. Grrrh..
Avec ma seizième débutèrent donc des leçons de maintien, de couture et Ô grands dieux, de bonnes manières. Ce fût une horreur et je dois vous confier que dès que l’occasion se présentait je filais rejoindre Jon’ qui lui avait toujours autant de liberté. Point positif dans tout cela, ma préceptrice sembla trouver relativement adapté mon amour pour les plantes, m’enfin plus pour les jolies fleurs que pour le reste, mais bon. Elle me poussa donc dans cette direction, pensant peut-être que cela lui permettrait de me garder à porter de main, de vue.
Trois ans passèrent donc ainsi. De garçon manqué je me transformais peu à peu en fille, en dame, en demoiselle. J’appris à aimer les robes. Car voyez-vous, je n'en ai jamais été une grande fan, robes et jupons étaient de ses choses que je ne mettais qu'à grands regrets. J'aurais tant voulu pouvoir me vêtir de pantalons, bien plus pratiques pour battre la campagne à cheval. Mais c'est bien une des seules choses à propos de laquelle Père demeura intransigeant. Les filles portent des robes, un point c'est tout.
Bref, je me rendis compte aussi que les odeurs avaient un certain attrait, en particulier celle des parfums que Père trouva m'offrir. Et je me lançais dans une nouvelle passion et de plus compatible avec la première. Tant et si bien, qu'arriva un moment où l'on ne m'offrit pour mes anniversaires plus que flacon rempli d'odeurs diverses qu'il me fallait deviner. Jon', ce sale morveux trouva d'ailleurs fort drôle de m'offrir des odeurs tout à fait détestables.
Nous avions presque vingt ans lorsque Père décida qu'il avait envie de retourner vivre à Londres.
Cette année fut donc celle des chamboulements. Jonathan, ayant étudié l'histoire et les grands stratèges s'imaginèrent déjà au service de la royauté en tant que conseillers et ma préceptrice frétillait d'impatience à l'idée de rejoindre le monde urbain de la cité brumeuse.
Je pense que de toute la maison, j'étais la seule peu enthousiaste à cette idée. Quoi qu'il en soit, enthousiastes ou pas, nous quittâmes la région des lacs pour Londres.
Contre toutes attentes, je m'y plus. J'appréciais dès mon arrivée cette ville bien que fort sombre par certains aspects. Alors, âgée de vingt ans Jonathan s'attela à conquérir les différentes strates du gouvernement, se faisant une réputation de jeune homme cultivé et tout à fait capable.
Père quant à lui me permit de rencontrer des gens, des botanistes pour la plupart, des parfumeurs, des médecins, des poètes. Une foule de personnes toutes aussi intéressantes les unes que les autres.
Bien sûr je fis aussi mon entrée dans le monde, mais je n'en garde pas de très bons souvenirs. Alors, je vais passer sur cette partie de mon histoire. Je peux juste vous dire que je ne fis pas fureur auprès des dames bien élevées.
En revanche, le reste me plut tout à fait et je m'y épanouis sans attendre. Du cercle de personnes dont je fis la connaissance, je retins une personne en particulier. Un botaniste, Lucas Amlin, qui accepta après une lutte acharnée de me prendre comme apprenti, à la condition qu'il y ait toujours Miss Yves pour me servir de chaperon. Aah voilà, c'était ça le nom de ma préceptrice, Miss Yves ! Bref, Lucas accepta et j’eus donc la possibilité de parfaire mes connaissances et de tester certaines choses. Une en particulier, la confection de parfums !
Et me voilà, aujourd'hui, j'ai vingt-trois ans. Aucun époux pour me dire de bien me tenir. Seulement un Père qui me soutient dans ce que je m'emploie à faire et un frère qui en dehors de sa réussite sociale me sert de prétexte pour avoir ma propre boutique. Car oui voyez-vous, je ne suis pas propriétaire, si je le pouvais je le saurais hein, mais j'ai tout de même le droit de tenir la boutique et de cultiver me plantes dans ma serre et d'en faire des parfums. Je ne fais toujours pas fureur en société, mais j'ai une petite clientèle, un groupe d'amis, une famille. Quoi de plus ?!
IV. DERRIÈRE L'ECRAN.