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Suite à l'épidémie de tuberculose et à l’abus de sorcelleries au cours de cette triste période, les Pénitents, une milice sans pitié qui se veut la main armée de Dieu, parcourent toujours les rues. La Reine a-t-elle perdu la tête ou le contrôle ?

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Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion
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MessageSujet: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  EmptyLun 30 Nov - 0:10


I. JUDAS IPHIGENIUS LOVE

 

 • NOM :Love
 • PRÉNOM : Judas Iphigenius
 • NATIONALITÉ : Anglaise
 • ÂGE : 21 ans
 • SEXE : Masculin
 • ORIENTATION SEXUELLE : Judas t'aime, quelque soit ton sexe et ta couleur, Invité
 • MÉTIER :Acteur dans une troupe sans prétention et incarne des personnages strictement féminin grâce à son physique délicat.
 • SITUATION FINANCIÈRE : Modeste.
 • OCCUPATIONS/PASSIONS :S'adonne volontiers à la poésie lyrique, celle qui parle d'amour futile, qui fait sourire les femmes et rire les hommes. Déclamer de la prose légère.
 • GROUPE : Je suis une légende [lul]
 • HISTOIRE D'ORIGINE : Judas Iscariote ○ La bible


 
II. LES DESCRIPTIONS.


 CARACTÈRE

 Passionné • Traître • Séducteur • Possessif • Envieux • Terrible • Naïf


Judas est un soupir. Un murmure délicat qui s'élève et susurre des amours trésors. Judas est à l'amour ce qu'est l'homme à l'hydromel. Un soiffard hagard qui se verrait bien tout damner pour porter à ses lèvres charnues de l'ambre et de l'absinthe. Judas n'aspire qu'à consumer des élans passionnés qui meurtrissent son cœur capricieux. Qui saigne et qui tombe pour le premier venu ou la seconde parvenue. Judas volatile s'égare, s'envole, trébuche encore et encore. C'est un soleil, un idéal qu'il veut atteindre, étreindre, Judas se brûle et consume des baisers tendresses qu'il veut exquis et délicats, sincères et purs. Judas promet le ciel et l'univers. Tombe à genoux et jure fidélité comme on jure allégeance à un roi ou une reine. Il s'esquinte la peau et les os, se met en quatre pour satisfaire l'élu(e) de son cœur, mais son cœur, hélas, souffre et souffre encore, c'est qu'il est malade. Il défaille et oublie aussi vite qu'il tombe, les élans qu'il ressent et toutes ses attentions et ses allégeances s'envolent, pauvres fétus de paille ; papillonnent comme ses cils d'une cible à une autre semblant ne jamais pouvoir, connaître et saisir le véritable amour.

Idylle éphémère des Hommes. Ersatz d'affection. Elles sont nombreuses ces dames qui ont un jour souffert du baiser ardent de Judas et qui pleurent encore ses douceurs et mignardises insouciantes. Ils sont aussi nombreux, mais hélas silencieux et trop orgueilleux pour avouer avoir un jour étreint le corps gracile de Judas, d'avoir même un jour laissés ses doigts anguleux effleurer ne serait-ce que leur visage. Amantes et amants tous dépeignent le même mal et la même solitude. Il est certain qu'ils n'ont jamais été plus solitaires que dans les bras de Judas et tous sont unanimes. Après avoir été aimé si ardemment, si maladroitement. Après avoir été étouffé et griffé par la jalousie funeste de Judas. Après avoir souffert d'un amour si traître, il est difficile de se remettre et de ne pas en sortir blessé. Hébété. Meurtris. Offensé. Dépité.

Judas est l'ivresse d'une passion, il est exaltation amoureuse, le bonheur et l'euphorie qui fait s'élever des rires et des chansons, des chansons à boire qui ne font qu'assoiffer les plus arides. Il est aussi le manque et l'insatiable envie. La douleur et les haut-le-cœur. Le mal de tête et la sécheresse permanente que laisse une mauvaise cuite sur le bout de la langue. Il l'est comme son amour l'est. Puisque Judas ne vit que d'amour et d'eau fraîche. Ne soupire que pour le lyrisme et le romantique à la française d'Hugo qui laisse de marbre le peuple anglais. Tout cet amour le transporte le fait vivre, palpiter, rire, chanter.

Judas aime séduire et effleurer. Étreindre et embrasser. Baiser des pommettes. Effleurer des nuques. Laisser traîner ses lèvres sur des poignets délicats et graciles, indécence suprême. Il roucoule et déclame des mots qu'il pense d'amour sincère. Tous ses vers sont charmants. Enivrants. Ils savent toucher les cœurs. Judas sait rendre l'autre indispensable, faire de son flirt le centre d'une attention constante et qui en devient même usante et terrible quand elle se part des pires atours de l'amour, la jalousie et l'égoïsme, le caprice et l'ire.

Judas aime avec naïveté et sincérité, et cela, personne ne peut le nier. Il arrive avec un sourire innocent, des étincelles dans les yeux et des rougeurs adolescentes sur les pommettes. Vraiment, il y croit en cette idylle éphémère qu'il jurait pouvoir durer mille ans encore. Mais ce qu'il ignore Judas, c'est que son amour est trop grand pour son pauvre cœur. Qu'il aime déjà à en mourir. À en tuer. Quelqu'un. Un idéal. L'horizon. Le soleil. La lune. Que ces aventures n'en sont que de jolies et courtes, car il semble impossible pour son cœur de se satisfaire d'une femme ou d'un homme.

C'est en cela qu'il est traître et vil. Judas promet l'or aux pauvres, alors qu'il a déjà offert la plus grande richesse de son cœur. Son amour ne lui appartient plus depuis la nuit des temps et il l'ignore, il l'ignore et s'épuise dans des flirts et des romances toutes vouées à l'échec. Il fait croire de si douces choses que s'en est presque criminel, quand Judas délaisse, chasse, se sépare et broie des cœurs sans jamais réellement en souffrir la perte.

Judas est espiègle. Mutin. Il sourit, s'étire et danse. Il s'anime sur scène comme dans le secret d'une mansarde qu'il habite. Il aime les gens et la vie. Ce qu'il insupporte, c'est la solitude. C'est les autres, quand ils ne forment pas deux avec lui et qui veulent s'approprier son amour. Parce qu'il déteste. Il exècre même qu'on essaie de dérober l'attention, de lui voler la vedette. Égoïste et capricieux, il tape du pieds, exige, n'hésite pas à faire des ultimatums qui mettent mal à l'aise. Il veut posséder. Dérober. Absorber. Même s'il est léger et fluet son amour n'est pas sain. Et il ne vaut mieux pas que vous ne deveniez son ennemi, car Judas est prêt à tout pour protéger et conserver. Il peut mordre et mentir, griffer et hurler.

Judas est une girouette. Judas ne sait pas ce qu'il veut, puisqu'il désire plus qu'il n'obtient. Judas aime et rit. Judas pleure et s'enlise. S'étouffe la nuit seule dans ses draps à pleurer sur la misère d'un amour insatiable qui ne saurait être enlacé et bordé, protégé. Judas crève d'aimer, il voudrait s'arrêter de virevolter. Judas voudrait se fixer à un être et ne plus jamais souffrir du chagrin d'aimer trop. Trop peu. Trop fort. Pas assez de temps. Il voudrait qu'on le laisse à ses nuits d'opium et d'absinthe puisque de la chair, il n'en connaît pas assez les folies pour pouvoir s'en délecter. Il est fragile. Tangue dangereusement. Épuisé et malmené. Le cœur exsangue sur ses draps blancs. Parfois, il rêve qu'à force de battre son cœur ne cesse. Pour toujours et à jamais.

Mais cela ne dure jamais assez. Puisque bien vite le jour s'en-vient et lui ravi de nouveaux tourments amoureux. Puisque par-dessus tout, Judas est passion assassine.



 PHYSIQUE


Frivole et insouciant. Judas n'a de pudeur que pour sa propre tristesse qu'il dissimule derrière un sourire millénaire. Plus il s'esquinte et il souffre, plus Judas usera d'artifice pour le dissimuler. Judas ce qu'il préfère, c'est incarner des comtesses et princesses d'Espagne, des servantes, un peu bécasses. Oisive ou mesquine. Amoureuse ou trahie. Jeune vierge ou gitane sulfureuse. C'est qu'il aime endosser des costumes et du maquillage. Pour briller sur scène ou même dans la rue, quand sa troupe ne peut se permettre de payer la rente d'un théâtre. Il aime la sincérité de celles que l'on dénigre et taxe de bêtise. Il aime la fourberie des amoureuses et des amantes qui souffrent du même mal que lui, une jalousie monstrueuse et un ego trop présent. Il aime les jupons et la mousseline, et même la vieille laine qui arrache des plaques rouges à sa peau de satin. Albâtre délicat qui ne souffre que trop peu de la présence du soleil qui ne parvient pas à faire sa place dans un Londres qui crachote et qui s’emmitoufle de brume.

Menteur. Traître. Fourbe. Qu'ils crient, qu'ils hurlent, qu'ils protestent quand ils se font avoir par Judas. Pas le Judas qui aime, mais le Judas qui joue. Qui s'anime et qui vit. Son corps gracile, sa peau blanche, ses longs cheveux blonds, ses beaux yeux émeraude, sa taille fine qu'il sait amincir à l'aide d'un corset élégant, ses jupons multicolores qui s'évadent, cavalcade insolente. Tous ses sourires félins et ses gestes délicats. Oui, tout cela contribue au subterfuge et donne du corps et du réel à la chimère et à la rêverie. Belle sirène de la tamise. Ils sont nombreux ceux qui confondent Judas et le personnage. Ils oublient l'acteur et viennent porter des fleurs quand ils sont aisés. Des mots doux quand ils sont romantiques. Des invitations sulfureuses quand ils ont l'âme légère et le cœur dans la bouche, bêtes concupiscentes et avides. C'est avec un plaisir non dissimulé qu'il détruit le rêve et qu'il avoue le torse bombé qu'il est bien homme de nature et de corps, fier d'avoir réussi à duper et faire rêver. Inspirer du désir, des sentiments proches de l'amour. Ça l'amuse si vous saviez…

Mais il n'y a pas que cela. Judas est malade. Il le sait et c'est de notoriété publique qu'une telle maladie mènera à la recense et à la déchéance. Il n'y peut rien hélas, il se sait corrompu de la moelle jusqu'aux os quand il se prend à fantasmer un baiser ou une étreinte sur des lèvres masculines et des poignets abrupts. C'est pour cela qu'il lui ait facile d'enfiler, même dans le privé, des jupons arc-en-ciel pour pouvoir duper et combler au moins un peu sa maladie d'une embrassade chaste ou d'une caresse tendre sur son visage. Et à ceux-là, il ne raconte pas ce qui se cache sous sa jupe. Il minaude et papillonne comme le font les belles-dames, se fait appeler Judaline avant de s'enfuir, le soir venu, de disparaître, le cœur vrillé de verre, car il succombe toujours et il est difficile d'aimer quand on sait que l'objet de son obsession ne ressentira sans doute jamais la même chose que lui. Ou peut-être quelque chose de vicié et de faux, de chimérique et de plus cruel encore que l'amour qu'on appelle ersatz.

Judas est au-delà de l'acteur et du mensonge, un homme mutin et insolent qui n'aime les fleurs qu'une fois entièrement nues de tous pétales qu'il aime arracher. S'il a une préférence pour le mensonge il n'en reste pas moins capable de rire avec franchise et d'offrir des jolies éclats communicatifs. Il n'aime pas voir le malheur s'étaler sur les bouches de ses amis les plus fidèles et pour les distraire, il n'hésite pas à sur-jouer. Pour les émerveiller et les faire oublier leur souci le temps d'une tasse de thé. Il cuisine mal, sauf peut-être les scones et la confiture. Peut-être est-il trop désordonné ou tête en l'air pour pouvoir cuisiner autre chose que ce qu'il préfère. C'est qu'il aime faire le marché, les jours fastes, ceux qui suivent une représentation particulièrement appréciée par les bourgeois londoniens, un panier à la main et acheter quelques fruits merveilleux pour confectionner des tartes et des confitures qu'il dégustera avec de belles-dames du bout des lèvres.

Judas ressent du malaise lorsqu'on parle d'argent et d'or, il a l'impression qu'un gouffre énorme menace de l'engloutir à cet instant et que la cupidité l'attend au tournant pour le damné. Aussi, s'astreint-il à dépenser presque dans l'heure, son salaire, même maigre. Il demande toujours à ses amis de conserver l'argent qu'il destine à sa logeuse, et cela, parce que la présence de pièce d'or dans sa maison est bien trop insupportable pour le jeune homme. Il ne sait ni d'où cela vient ni même ne cherche à lutter. C'est comme il sait que le vin lui titille trop la langue et le pain ne le fait que devenir plus avide. Judas évite de s'y adonner. Qu'on le taxe de dépensier et d'homme superficiel, il n'en à que faire, vraiment, car s'il est bien une chose également, c'est élégant et raffiné et il aime la porcelaine et les choses délicates comme la soie et le coton pour habiller ses draps et ses épaules. Tout en continuant de vivre dans sa mansarde et de hanter les cuisines de sa logeuse quand l'envie lui en prend.

Et même s'il suinte parfois la misère, il faut savoir que tous les mots et les gestes de Judas sont sertis d'or et d'argent. Prince de paille. Couronne d'olivier. Il règne sur son cœur et c'est en tyran qu'il souhaite régner sur le cœur des autres. Malgré cela, il se contente d'un baiser appauvri et d'un regard faux, de vivre dans l'instant et de ne pas trop penser à ce qu'il adviendra demain de son si pauvre et rachitique royaume, mais si précieux…. Au combien précieux. Avec l'optimisme de l'homme vaincu ou du pénitent condamné.

Judas mesure, sans démesure 169 centimètres et ne pèse pas bien lourd.


 
III. L'HISTOIRE.


 
En réponse, il leur dit:
---Celui qui a trempé son pain dans le plat avec moi, c'est lui qui me trahira.

[Matthieu 23 : 26]

Il n'est pas de personnage aussi connu que Jésus, prétendront les autres disciples. Oui, tous s'accordent à dire que l'on ne retiendra seulement que les actes et le nom de l'homme, qui aurait, selon ses évangiles, sauvé l'Humanité, se serait même sacrifié et inspirer bonté et droiture aux plus fervents. Cependant, que serait devenu Jésus, sans Judas. Judas sans Jésus. Si l'on connaît tout de la naissance du « messie », on ne connaît de Judas que le père et le métier de la mère, même si là encore tous ne sont pas d'accord, et sa ville natale qui lui fait office de nom. Ce que l'on sait en revanche c'est qu'il est peut-être le traître le plus célèbre et cela même dans la culture populaire. Judas est l'apôtre qui par un baiser désigna Jésus aux grands-prêtres. L'on dit qu'il aurait fait cela pour trente pièces et que sa cupidité et l'idée lui aurait été murmuré par le diable lui-même et que, pris de remord il se pendit à une branche sur le mont des oliviers peu après la condamnation de Jésus.

L'ange lui répondit: «Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Voici qu'Elisabeth, ta parente, est elle aussi devenue enceinte d'un fils dans sa vieillesse. Celle que l'on appelait 'la stérile' est dans son sixième mois. En effet, rien n'est impossible à Dieu.


Il n'est pas de corps plus rachitique que ce nouveau né. Voyez comme il est pâle. Comme son teint appelle la mort avant même que ses yeux n'en soient définitivement clos. Ainsi, dans ces paroles le docteur incitait donc la bougresse à abandonner l'enfant à la mort. Qu'allait donc faire cette drôlesse, un bâtard sous le bras, alors qu'elle peinait elle-même à joindre les deux bouts ? C'est qu'elle était une artiste pauvre qui donne l'impression de ne pouvoir se nourrir que de l'applaudissement des autres. C'est même déjà un miracle, pensait le docteur, qu'elle ait pu mettre la naissance à terme. Qu'elle ait même pu survivre relevait du miracle. La mère cependant, les yeux rouges et le souffle court regardait l'enfant avec tendresse et pas un seul instant elle n'envisageait d'abandonner le petit être en cette froide nuit de décembre. Le père du bâtard avait fait mander ce médecin de famille, car il savait que la mère n'avait pas les moyens de se payer les services d'un docteur. Peut-être a-t-il fait cela pour soulager sa culpabilité, car il n'avait pas la moindre envie d'en assumer la paternité. Il avait demandé au médecin de décourager la mère si celle-ci survivait et que l'enfant braillait. Et si jamais il n'y arrivait de faire promettre que jamais elle n'irait sonner à sa porte, en échange d'argent qu'il s'engageait à lui donner tous les mois. La femme de l'homme n'apprécierait sans doute pas d'apprendre que son noble époux aimait rendre visite aux danseuses dans leur loge pour en caresser l'art et la grâce du bout des doigts. Cependant, jamais la jeune fille n'a pensé à mettre dans l'embarras ce nobliau et n'avait que de la tendresse dans le regard pour son enfant, pourtant tant indésiré, quand il n'était alors qu'un minuscule être niché dans son ventre.  


Jude, elle le nomma Jude. Ibrahim de son deuxième prénom et il prit le patronyme de sa mère. Ainsi Naquit Jude Ibrahim Lowe.

A son tour, Judas, qui le trahissait, lui demanda:
---Maître, ce n'est pas moi, n'est-ce pas?
---Tu le dis toi-même, lui répondit Jésus.


[Matthieu 26 : 25]

Jude était un enfant plein de grâce. Malicieux, tendre, beau, déjà à peine âgé d'une dizaine d'années, on pouvait deviner l'homme qu'il deviendrait. La mère à côté semblait se faner. Si à la naissance le nourrisson était le plus malingre, la demoiselle en prit l'apparence. Sa jeunesse et sa joie de vivre semblaient avoir été aspirées par l'enfant qui continue de marcher à côté d'elle, la main dans la sienne. À l'appeler mère et lui chanter l'amour comme on chante la félicité. Ne voyait-il pas qu'à chaque souffle et mot qu'il expirait la mère, elle semblait en manquer ? Jamais elle ne lui a dit qu'elle l'aimait, malgré la tendresse de ses doigts quand ils vont se perdre dans la longue chevelure de Jude. Jamais le garçon n'a réclamé son amour ou n'a supplié quelques tendresses et c'est toujours lui qui en donne pour elle. Voyez comme elle semble lasse ! Voyez comme elle se tient ! Et l'enfant qui ne voit rien ! Bientôt, elle ne pourra plus danser. Bientôt, elle ne pourra plus chanter. C'est certain, le garçon lui volera tout de sa jeunesse à son talent et ce jour-là, ce jour-là, vous pourrez l'appeler Judas. Car c'est par ce nom qu'il méritera et qu'il voudra qu'on l'appelle.


« Malheur à l’homme par qui le fils de l’homme est livré ! Il aurait été bon pour cet homme de ne pas naître. » [Marc 14 : 21]

Quinze ans d'existence qui passent comme passe le printemps. Fugace. Été d'une vie pour l'un hiver glacial pour l'autre. La mère et l'enfant sont toujours ensemble, mais si l'un danse toujours l'autre s'est arrêtée. Étendue sur les draps, la fièvre la faisait délirer et elle disait, elle murmurait à la mort le prénom de celui qu'elle a aimé et appelle enfant de malheur celui qui la veille. Mille regrets, mille regrets s'échappaient de ses lèvres craquelées tandis que son cœur lui n'aspirait qu'à la paix. D'aucuns lui avaient dit de l'abandonner, quand elle se rendit compte qu'à seulement un an l'enfant lui prenait tout son temps et son argent. Qu'elle ne trouvait plus de plaisir à danser et fouler le parquet et que les compagnies de danse ne la rejetait, elle et son braillard qui couvrait la musique de ses cris affamés. Elle avait tenu à l'aime. À lui offrir une belle vie. Alors elle s'est essoufflée nuits et jours, esquintés dans des cabarets miteux. Jusqu'à s'en oublier elle et ses amis. Jude uniquement dans la tête qui lui murmurait des mots d'amour avant même de pouvoir les comprendre. Et même dans ses étreintes les plus maladroites, son cœur n'en était plus que troublé. Surtout quand il disait qu'il aimait quand elle lui racontait des histoires. Quand elle dansait. Quand elle vacillait alors que la nuit était avancée et qu'il fallait qu'elle se levât tôt le lendemain. Elle répondait à tous les caprices d'amours de son petit Jude sans savoir que c'est à l'épuisement et à la maladie qu'il l'invitait. À la misère et au sacrifice. Et c'est sur son lit de mort qu'elle se rendait compte à quel point elle avait donné de sa vie à l'enfant. Surtout quand il souriait et qu'il murmurait encore des mots d'amour. Elle se sentait seule et misérable. Plus encore maintenant qu'elle n'a plus que Jude pour sourire et que des cheveux blonds à agripper et son amour infini qu'elle ne semble plus pouvoir supporter. Et jusqu'à la fin, elle s'est demandée ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter un enfant tel que Jude et elle lui dit, le regard un peu fou qu'elle aurait dû l'appeler Judas et l'abandonner aux rats avant d'expirer une dernière fois.




Le traître avait convenu avec eux d'un signe en disant:
---Celui que j'embrasserai, c'est lui, saisissez-vous de lui.

[Matthieu 26 : 48]


Il embrassa alors son front la bouille bouffée par les larmes. Il s'est d'abord assuré qu'elle ne respirait plus pour le faire, car jamais ô grand jamais Jude n'avait pu se résoudre à pleurer devant sa génitrice. Il avait voulu porter les sourires et le bonheur sur ses frêles épaules tout en espérant qu'elle-même puisse y trouver un peu de bonheur. Personne n'a compris même pas elle que ce n'est pas avec indifférence qu'il s'abîmait la bouche sur des rires millénaires. Qu'il avait voulu être fort pour deux. Peut-être avait-il espéré qu'elle lui susurre, elle aussi, à la toute fin, quelques mots d'amour. Il s'éloigne de la couche, tristement, incompris et toujours transi. Il accueille ses tous derniers mots comme l'on accueille une gifle sur le visage. Dignement et douloureusement. Même après ses funèbres expirations, il ne pouvait se résoudre à la détester. Dévasté. Il est dévasté. Car maintenant, il n'a plus personne à aimer et c'est seul qu'elle l'a laissé. Jude saigne au cœur. S'effondre. Car il est difficile de vivre avec autant d'amour et d'affection quand on n'a jamais reçu des autres que le dédain et la haine.

En voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l'avait trahi, fut pris de remords : il alla rapporter aux chefs des prêtres et aux responsables du peuple les trente pièces d'argent
[Matthieu 27: 3]

Peu de temps après la crémation de la mère, Jude changea de nom. Il devint alors Judas Iphigenius Love. Sans famille, sans argent et sans travail il traîna longtemps dans les rues de Londres. Coursier, cireur de chaussures, aide-palefrenier, il s'esquinta lui-même à la tâche pour s'en sortir et gagner de quoi survivre. L'on raconte qu'on lui proposa une place dans quelques maisons closes, de moindre importance, en échange du gîte et du couvert, car le physique particulier de Judas est trompeur et qu'il n'est pas rare de trouver quelques hommes déviants, mais fortunés, attirés par les jeunes éphèbes. Il refusa et il dut parfois défendre chèrement sa peau quand les éconduits ne voulaient pas se décourager pour autant. C'est quand il atteignit sa seizième année qu'il rencontra le directeur d'une troupe de théâtre modeste, attiré lui aussi par apparence particulière et la grâce de ses gestes. Il ne lui proposa pas d'acheter son corps, ou du moins, l'assurait-il, sans arrière-pensée, car c'est bien une petite place dans sa troupe. À la condition qu'il incarne les femmes des tragédies et des comédies, du théâtre élisabéthain, qu'il accepte les jupons le temps d'une représentation. Si Judas accepta, c'est qu'il tomba éperdument amoureux de l'homme qui lui tendait la main et c'est aveugle qu'il le suivit. Aveugle. Sourd. Déviant. Dévié. Aimé. À nouveau.

Judas jeta les pièces d'argent dans le Temple, partit, et alla se pendre.

[Matthieu 27 : 5]

Et ce que les onze autres apôtres n'ont jamais dit et ne diront jamais c'est que c'est la jalousie de Judas et non sa cupidité qui causa la perte de Jésus, car c'est bien par un baiser qu'il scella le sort de Jésus et le sien. C'est de l'amour qu'il renaîtra plus tard dans ce Londres et c'est déjà amoureux qu'il ouvrit les yeux et qu'il a pleuré ce vingt-cinq décembre. Égoïste. Cupide. Amoureux. Passionné. Fou. Déviant. Mauvais. Traître. Judas accepte, il accepte et il le dit, qu'il est. Qu'il a peut-être trop aimé pour pouvoir être déclaré saint comme les onze autres. C'est pourtant cet amour qui a sanctifié Jésus, et ce, pour des siècles et des siècles. Ils peuvent prier, pleurer, pester, cracher, amen, hosanna, alléluia ! Quels qu'ils soient ! Judas sait, Judas souffre, Judas aime, n'est-il pas celui qui a le plus sacrifié, dans cette histoire ?


Las, las, il n'est déjà plus temps de protester ou de réécrire les contes et les légendes religieuses, car en ce jour, Judas reprend vie et va duper. Qu'ils craignent et qu'ils redoutent, car l'amour de Judas est traître et infini.  





 
IV. DERRIÈRE L'ECRAN.

Prénom/Surnom: Piñata
Âge  : 24 ans
Autres comptes : ///
Comment avez-vous découvert le forum : Une certaine damoiselle âne ♥
Comment trouvez-vous le forum : j'aime beaucoup le contexte et l'artiste que vous avez choisi pour la bannière
Avatar du personnage : Enkidu ○ Fate/Strange Fake

 
 
FICHE PAR FALLEN SWALLOW

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Invité
MessageSujet: Re: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  EmptyLun 30 Nov - 0:37
Bienvenue à toi ~ !

Je te le cache pas, j'ai vraiment hâte de voir ce que ta fiche va donner ♥. Bon courage pour l'écrire, et j'espère que tu te plairas ici ! *w*
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Invité
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  EmptyLun 30 Nov - 0:41
Comme dit sur la chatbox, bienvenue, Judalpaga! :mouton:
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The Cheshire Cat
Chester Winks
Messages : 1062
Penny Black : 966
Date d'inscription : 18/12/2014
Age : 34

Feuille de personnage
Métier/Occupation: Gérant du Chafouin Palace
Relations:
The Cheshire Cat
Chester Winks
MessageSujet: Re: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  EmptyLun 30 Nov - 1:33
Bienvenue Judas ♥ (dois-je préciser que j'ai le refrain de Lady Gaga à chaque fois que je lis ton nom D: ... )

Je suis impatient de voir ce que tu vas nous faire avec ce perso *-*
Déjà, big up pour le jeu de mots dans ton pseudo !
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MessageSujet: Re: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  EmptyLun 30 Nov - 9:38
"Judas t'aime, quelque soit ton sexe et ta couleur, Lilywhite Scarlotus"
Je me suis dit "Waouw, mais il est déjà passionné" 8D Et puis j'ai compris ta feinte, buh.

Bienvenu à toi, encore une fois, j'ai vraiment hâte de voir le beau personnage que tu vas nous faire ♥
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MessageSujet: Re: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  EmptyDim 13 Déc - 20:04


Tu es validé !



Mes félicitations pour cette fiche haute en couleurs*\o/*

Ton style d'écriture est vraiment très agréable à lire, on se laisse emporter facilement. Et pour ne rien gâcher, ton personnage est tout aussi intéressant. La reprise du personnage d'origine est très originale, et son caractère est très bien développé, on n'ignore rien de ses tourments et de ses amours. Have fun !



Tu peux maintenant aller rp sur le forum ainsi que sur la chatbox (sans en abuser). N'oublie pas maintenant d'aller réserver ton avatar, afin d'être unique en ton genre. Nous nous occupons d'ajouter automatiquement sur la liste l'origine de ton personnage s'il est réincarnation.
Si tu n'as pas encore de partenaire(s) en vue, tu peux faire une recherche rp et/ou de liens qui déboucherait éventuellement sur un topic. Ensuite, tu peux créer une fiche pour gérer tout ceci. Si besoin, tu peux demander un logement ou autres quand tu auras suffisamment d'haricots, et enfin mais surtout, si tu as des suggestions ou des questions, n'hésite pas à contacter l'administration.

Amuse-toi bien !

Le staff ~


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MessageSujet: Re: Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion  Empty
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Il voulait l'amour pour lui et pour lui seul, il le voulait tellement qu'il en a tué sa passion
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